En 12 jours, 17h et 29 minutes, Macif, le maxi-trimaran de François Gabart et Pascal Bidégorry, a remporté ce samedi à Itajai (Brésil) la 12e Transat Jacques Vabre toutes classes confondues, après un mano à mano haletant avec un autre multicoque géant, le Sodebo de Thomas Coville et Jean-Luc Nélias.
Première course et première victoire pour Macif, au terme de quelque 5 400 milles théoriques (environ 10.000 km), parcourus en 12 j 17 h et 29 min. Le bateau a passé la ligne à 6h59 heure française.
Beaucoup de casse sur la transat
Le record établi en 2013 par le tandem Sébastien Josse/Charles Caudrelier avec un trimaran MOD70 de 22 m de long (11 j 05 h 03 min) n'a pas été battu, la faute à des conditions météo particulièrement musclées et une mer casse-bateaux qui ont décimé la flotte de 42 voiliers ayant pris le départ. Au total, un tribut assez lourd, avec 17 abandons, dont un chavirage. Très, très belle performance néanmoins pour le duo Gabart/Bidégorry, sur un bateau -un plan VPLP de 30 m construit en un an et demi- mis à l'eau le 18 août, seulement quelques semaines avant le départ du Havre, le 25 octobre.
La Jacques Vabre pour Gabart après le Vendée Globe et le Rhum
Gabart, vainqueur entre autres du Vendée Globe 2012-2013 et de la Route du Rhum 2014 (dans les deux cas à la barre d'un monocoque Imoca de 18,28 m), a encore enrichi
son palmarès, assisté d'un excellent spécialiste du multicoque, Bidégorry, tout juste rentré de la Volvo Ocean Race avec Dongfeng (3e).Sode bo (31 m), l'ancien Geronimo d'Olivier de Kersauson presque entièrement reconstruit, a longtemps été en tête de la course mais s'est fait dépasser à la hauteur du Pot au Noir, ce marécage météo où alternent calmes plats et grains violents, entre hémisphères nord et sud dans l'Atlantique.
Un duel Macif - Sodebo
Macif ne lui a ensuite laissé aucune chance, affichant une aisance incroyable grâce à son unique foil (faute d'avoir eu le temps d'en construire un deuxième!), placé judicieusement sur le flotteur tribord puisque 70 à 80% de la course se déroule babord amure (vent venant de la gauche). Macif comme Sodebo ont affiché des vitesses élevées au cours de cette Transat Jacques Vabre, de l'ordre de 40 noeuds la première nuit dans le nord de Guernesey.
Ils ont largement dominé les deux autres multicoques de la classe Ultime, avant même que ceux-ci n'abandonnent sur avarie (Actual) ou chavirage (Prince de Bretagne).
Tour du monde en solo en 2019
Macif et Sodebo ont pour objectif de participer à un tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, en 2019. La course continue dans les trois autres classes (Imoca, Multi50 et Class40) de la Transat Jacques Vabre.
Après les Ultimes, le prochain bateau à Itajai sera sans doute le trimaran Multi50 (15,24 m) FenêtréA Prysmian d'Erwan Le Roux/Giancarlo Pedote. A moins que les trois Imoca -PRB (Vincent Riou/Sébastien Col), Banque Populaire VIII (Armel Le Cléac'h/Erwan Tabarly), Queguiner-Leucémie Espoir (Yann Eliès/Charlie Dalin)- ne lui passent sous le nez.
Viendront en suite les "petits" (12,20 m) monocoques Class40, encore très loin derrière (environ 2450 milles d'Itajai pour le premier, mené par le duo Yannick Bestaven/Pierre Brasseur (Le Conservateur).
L'arrivée en images à Itajai au Brésil, racontée par Maxime Guégnard
L'arrivée en images à Itajai au Brésil , racontée par Maxime Guégnard - Interviews : Pascal Bidégorry, skipper MACIF - François Gabart, Skipper MACIF
- Pascal Bidégorry, skipper MACIF
- François Gabart, Skipper MACIF
Coville et Nélias, seconds, 7h et 18 minutes derrière Macif
Thomas Coville et Jean-Luc Nélias, ont eux franchi la ligne d’arrivée brésilienne de la Transat Jacques Vabre à 14h 17min 38sec (heure française). Le trimaran Ultime Sodebo a donc mis 13 jours 47 minutes 38 secondes à la vitesse moyenne de 17,26 nœuds pour rallier Le Havre et Itajaí. Sodebo Ultim’ est arrivé 7h 18min et 11sec derrière Macif.
Dès les premiers milles de la course, Sodebo Ultim' s'affirme comme le grand animateur de la flotte des Ultime, n'ayant de cesse de creuser l’écart avec MACIF dans une descente du golfe de Gascogne tonique. A la latitude de Gibraltar, il est toujours devant. Débute alors, le long des côtes marocaines un mano a mano passionnant poussant les équipages à faire des choix stratégiques. Le duo Gabart-Bidégorry prend les devants et glisse en premier à la sortie du Pot au Noir, avant une véritable course-poursuite qui va emmener les deux bateaux jusqu’à Itajai.