Les pardons et troménies figurent désormais à l'inventaire national du patrimoine culturel immatériel. L'association Bretagne Culture Diversité portait le dossier, validé par le ministère de la Culture.
"C'est le fruit de deux ans de travail collectif. Nous avons pu réunir différents acteurs des pardons autour de la table : des mairies, des églises, des porteurs de bannières, des universitaires, des professionnels du patrimoine, des bénévoles.. Près de 1400 pardons ont été recensés dans la région et ce n'est pas fini, notre inventaire est toujours en cours". Julie Léonard, pour l'association Bretagne Diversité Culture et responsable des inventaires du patrimoine culturel immatériel, témoigne de sa satisfaction.
Les pardons et troménies (processions giratoires, des pèlerinages avec des parcours plus longs) viennent d'intégrer l'inventaire national, dans la catégorie "rituels" du ministère de la Culture.
Patrimoine, territoire et célébrations
Julie Léonard rappelle la spécificité bretonne et l'attachement aux pardons dans la région. "Quand on commencé à interroger les gens sur ce qui pour eux faisait patrimoine, les pardons ressortaient toujours. Ils représentent un attachement au territoire local, autour de la chapelle. On parle même de quartier de la chapelle. Certaines personnes s'occupent de leur pardon depuis des années. Cet attachement peut dépasser la dimension religieuse. On s'est aperçu que, souvent, les gens participent par exemple plus au repas qu'à la messe pendant les pardons. Surtout, dans certains villages, le pardon est l'une des rares occasions de faire la fête avec les voisins."
Les pardons sont sans cesse en évolution. Des petits nouveaux ont fait leur arrivée, comme celui des campings-caristes créé il y a trois ans à Malestroit.
Cette année et pour cause d'épidémie de coronavirus, certains envisagent de s'adapter, les grands rassemblements étant interdits.
La Saint-Yves verra une procession virtuelle, alimentée avec des photos, des messages.
Alors que l'inscription à l'inventaire national permet de prétendre à un classement au patrimoine immatériel de l'UNESCO, Julie Leonard précise que Bretagne Culture Diversité en restera là.
"Pour aller à l'inscription à l'UNESCO, il faut monter un dossier collectif. Ce dernier ne peut pas être porté par une seule entité. Si des gens veulent se saisir de cette opportunité, nous viendrons seulement en soutien".
L'association continue son travail de collecte, dans les cinq départements bretons. "On va analyser ça sociologiquement, et nous espérons produire des conclusions en fin d'année. A terme, on aimerait pouvoir rendre notre base de données accessible au public. On réfléchit à la valoriser, pour continuer le partage et la transmission".