Une start-up bretonne a créé un bracelet connecté qui permet de télésurveiller la santé de patients Covid encore sous oxygène. Ce suivi à distance leur permet de rentrer chez eux et donc de libérer des lits à l'hôpital.
Il a été pensé, créé et conçu avant l'épidémie de Covid. Pourtant Bora Band, ce bracelet connecté de la société rennaise Biosency, pourra aider les services hospitaliers à désengorger une partie de leurs services.
Santé télésurveillée, lits d'hôpitaux libérés
C'est déjà le cas à l'hôpital de Verdun, dans la Meuse, où le service du Docteur Jean-Claude Cornu, pneumologue, utilise le Bora Band pour suivre l'état de santé de patients stables atteints du Covid, encore sous oxygène mais qui continuent leur hospitalisation à domicile. Entre 5 et 10 patients de cet hôpital en bénéficient chaque semaine, depuis l'an dernier, lors des différentes vagues de l'épidémie.
"On gagne, je pense, une semaine d'hospitalisation, par rapport à un patient chez qui on n'a pas ce protocole de surveillance", estime le Dr Cornu auprès de nos confrères de France Bleu Meuse. Pas négligeable en pleine 5ème vague.
"Aucun dispositif de télésurveillance pour les maladies respiratoires n'existait"
35 fois par jour, le bracelet mesure le rythme cardiaque, le rythme respiratoire, la saturation en oxygène, la température et l'activité physique du patient. Ces données sont ensuite télétransmises au médecin qui pourra au besoin, faire adapter son niveau d'oxygène ou le réorienter vers son médecin traitant.
"A l'origine, en 2018, nous avons imaginé et développé le Bora Band pour les malades atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive", (BPCO) explique Marie Pirotais, la directrice de Biosency. "Car des dispositifs de surveillance médicale existaient déjà pour les cardiaques mais pas pour les maladies respiratoires. Le bracelet a été mis sur le marché en avril 2020 en plein 1er confinement."
Une innovation 100% bretonne
Les bracelets ont été imaginés et développés à Rennes par deux bretons : Marie Pirotais et Yann Le Guillou. Ils sont fabriqués à Saint Malo. Et les hôpitaux de Rennes, Vannes et Saint Malo participent aux études cliniques sur la télésurveillance médicale des patients atteints de la broncho-pneumopathie chronique obstructive.
Pourtant pour son déploiement pour le suivi à domicile des patients Covid sous oxygène, c'est la Meuse qui s'est tout de suite engagée : "Nous avons participé au consortium E-Meuse santé qui vise à améliorer la santé numérique, car ce département est un désert médical. Donc il est important pour les médecins de pouvoir suivre les patients à distance", explique Marie Pirotais.
"L'ARS du Grand-Est finance le dispositif dans le cadre d'un suivi à domicile pour le Covid, mais pour le moment l'ARS Bretagne ne répond pas à nos propositions", se désole la cheffe d'entreprise, qui a déjà reçu plusieurs prix d'innovation. Une troisième levée de fonds est en préparation, la deuxième en 2019 avait récolté 1,5 million d'euros.