La Brittany Ferries fête les 50 ans de la première traversée Roscoff - Plymouth. Le 2 janvier 1973, des agriculteurs bretons affrétaient un navire pour écouler leur production de légumes outre-Manche.
Le Kerisnel prend la mer le 2 janvier 1972. Le navire portait l’espoir des agriculteurs du nord-Finistère, confrontés dans les années 1960 à une période de surproduction, "la crise des artichauts".
Un port en eau profonde pour s'amarrer
Pour écouler leurs légumes, un jeune syndicaliste agricole, Alexis Gourvennec, lance l'idée d'un navire mettant cap sur les côtes anglaises. Le nouveau port en eau profonde de Roscoff venait de voir le jour, dans le cadre d'une politique de désenclavement économique de la Bretagne. Mais ce port restait peu utilisé. L'idée de s'en servir pour écouler la production locale, artichauts et choux, s'affirme, et résiste au "premier choc pétrolier", l'année suivante, en 1973, qui renchérit le coût du transport.
Confort spartiate
Les premiers navires rejoignant l'Angleterre et l'Irlande ne transportent ainsi que des marchandises et les chauffeurs de camions passaient la traversée… dans des Algecos installés sur le pont. À l'époque, la Britanny Ferries est plutôt appelé la Bretagne Ferries ou encore la BAI, pour Bretagne-Angleterre-Irlande
Après l'achat d'un deuxième, puis d'un troisième navire, la compagnie entame un virage et va privilégier l'accueil des passagers. Le fret ne représentera plus que 20% de son activité.
1450 marins
Aujourd'hui, le Brittany Ferries transporte 2 millions de voyageurs et 200 000 camions par an. Remise à flot financièrement par l'État en 2020, elle a survécu à la crise liée au Covid et au Brexit. Avec 2 250 salariés dont 1 450 marins sous pavillon français, la compagnie bretonne reste le premier employeur de marins français.