La campagne de vaccination contre le coronavirus implique désormais les médecins libéraux. Sur le terrain, le dispositif patine, les délais, l'inquiétude, entraînent des tensions dans les cabinets. En Bretagne, ces médecins ont décidé d'écrire une lettre ouverte à leurs patients.
"Ce n'est pas pour pleurnicher, c'est pour rappeler qu'on est tous dans le même bateau." Nikan Mohtadi est médecin généraliste à Quimper depuis 25 ans, président de l’URPS Médecins Libéraux de Bretagne. Avec ses confrères et consoeurs, ils ont décidé de s'adresser à leurs patients, via une lettre ouverte. La campagne de vaccination contre le coronavirus suscite quelques tensions, palpables dans leurs cabinets.
En tant que médecins, sachez que nous n’avons pas la main sur la définition de la stratégie vaccinale. Nous ne sommes pas responsables du nombre de doses de vaccins que nous recevons. Nous ne sommes pas non plus maîtres des règles à suivre sur la priorisation des patients éligibles à la vaccination.
La vaccination contre le coronavirus, paradoxes et inquiétudes
La vaccination et son organisation suscitent l'impatience. Sur le terrain, le docteur Mohtadi constate : "nos secrétariats sont très agressés. Eux, en prennent plein les dents. Ils sont aussi submergés par les appels concernant la vaccination, parfois au détriment de situations plus urgentes."
Avec cette lettre, on veut rassurer les gens, en leur disant 'ne vous inquiétez pas, ne vous énervez pas, on va le faire'. L'idée, c'est d'y arriver du mieux possible
"On comprend bien la demande de nos patients à se faire vacciner. Alors qu'au début il y avait un flou général, on ressent aujourd'hui le phénomène d'adhésion. Sauf que nous on se retrouve dans une contradiction, entre une communication gouvernementale importante et un manque de doses avéré et des consignes dans lesquelles il faut se retrouver."
Cette lettre va être déposée dans tous les cabinets médicaux, visible par tous.
La Bretagne compte 3 275 médecins généralistes libéraux et 2 321 médecins spécialistes libéraux.