Nous buvons 2,5 milliards de tasses de café chaque jour dans le monde entier. Notre petit noir est pourtant très critiqué. Importé de pays de l’hémisphère Sud, son transport est énergivore, ses conditions de production mais aussi ses emballages sont souvent pointés du doigt.
Le café est la deuxième boisson la plus consommée au monde après l’eau. Arabica ou robusta, 94% des Français en consomment et ce, depuis des décennies. Même lorsque les cours s’envolent, comme en 1977 lorsque le prix du café a triplé.
Aujourd'hui, les consommateurs sont plus attentifs, notamment à la provenance de leur café. Son grain est en effet issu du caféier, une plante cultivée dans la bande équatoriale de notre globe : entre les Tropiques du Cancer et du Capricorne.
Le café "équitable"
Ce sont ces exploitations, que Maud Cachera, responsable filières et achats chez Lobodis, va souvent visiter. Sur le site de stockage de Bain-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine, elle inspecte les derniers arrivages.
Elle revient d’ailleurs tout juste du Guatemala. C’est dans ce pays d’Amérique centrale, qu’a été produit le tout premier café labellisé « équitable ». "Je suis assez contente de la qualité qu’ils nous envoient. Cela promet pour travailler avec eux sur du long terme" se félicite-t-elle.
Nous, on travaille avec des producteurs agroforestiers qui utilisent des engrais naturels, et des techniques pour baisser la consommation d’eau, pour un impact carbone le plus bas possible.
Maud Cachera, Responsable filières et achats chez Lobodis
La société Lobobis fait partie des 59 torréfacteurs et brûleries répertoriées en Bretagne. Si l’entreprise porte une attention toute particulière à la rémunération des producteurs, c'est à la fois pour des raisons économiques et écologiques.
"Il y a une diminution mondiale de la production du café et puis il y a moins de transmissions des terres dans les exploitations, sans compter les risques du dérèglement climatique qui vont impacter la production" explique Frédéric Lerebour, directeur général de Lobodis.
Le café transporté par des voiliers
Depuis les champs d’exploitations jusqu’au consommateur, le café parcourt des milliers de kilomètres en camions et bateaux. Pour réduire ce mauvais bilan carbone, beaucoup s’intéressent à la voile.
Plusieurs études sont en cours, notamment chez l’entreprise Grain de Sail de Morlaix, dans le Finistère, qui fait déjà venir chocolats et café, en voilier.
Dosettes et capsules : le défi du recyclage et du biodégradable
Autre grain de sable dans la tasse des buveurs de café : les emballages. Face aux quantités de déchets générés par les dosettes et les capsules en aluminium, de plus en plus de torréfacteurs privilégient le vrac et les emballages recyclables.
À Crevin, dans le Sud de Rennes, le chef d’entreprise de la société Capsulab Bio a poussé la logique jusqu’à créer des capsules biodégradables, jusqu’à l’opercule.
Ce sont des capsules entièrement biosourcées, faites avec des matières végétales de blé et de maïs. Elles peuvent aller directement au composteur, avec les épluchures de légumes, sans avoir à faire de tri sélectif.
Daniel Trégoat, gérant de Capsulab Bio
Des efforts sont donc faits pour diminuer l’impact environnemental de notre café. Reste aux amateurs à orienter la filière avec ces gestes d'achats.
(Avec Valérie Chopin)