En plein dans son tour du monde à la voile en solitaire, François Gabart vient de battre un record personnel : la distance parcourue en 24 h.
"Je suis ravi. Les records sont faits pour être battus, c’est comme ça qu’on progresse. Les sensations à ces vitesses sont assez extraordinaires, le bateau vole, c’est un mélange de puissance et de légèreté." Comme un air de satisfaction dans les propos de François Gabart sur son trimaran. Et il peut ! En 24 h, il a parcouru 818 milles, pulvérisant littéralement son propre record établi le 3 juillet
Mais le skipper a vite fait de se ressaisir. "Maintenant, ce n'est pas l'objectif prioritaire." Car ce record, c'est un peu la cerise avant même d'avoir le gâteau. Depuis son départ de Brest, le 4 novembre dernier à 10 h 05, il n'a qu'un objectif en tête : battre le record du tour du monde en solitaire, jusque-là détenu par Thomas Coville (14 j 4 h 44 min).
Voyants au vert
Qu'il se rassure : tous les voyants sont au vert jusqu'à présent. Depuis son départ, François Gabart a été plutôt épargné par les problèmes techniques. Une seule alerte, de taille certes : la casse d'une latte de grand-voile qui l'a obligé à affaler et à se lancer dans la réparation. "Je voulais vraiment éviter de naviguer avec cette latte cassée au moment où le vent allait rentrer, parce qu’elle aurait pu déchirer la voile ou abîmer le mât. Souvent, les petites bricoles comme ça ne dégénèrent pas trop si on les prend à temps. Là, le gros du problème est résolu", souffle-t-il.
Les derniers routages font état d'un franchissement du Cap de Bonne-Espérance, premier des trois caps mythiques du monde, jeudi matin. Cela ferait un temps de passage de 12 jours, soit deux jours de moins que Coville, le détenteur du record. "Je suis un rêveur, mais honnêtement, 12 jours, même dans mes rêves les plus fous, je n'aurais jamais eu l'audace d'y penser." Mais le skipper veut garder la tête froide : "Le chemin est long, j’espère que j’aurai autant de réussite pour la suite."