Les fleuristes se préparent à vendre des millions de brindilles, à l'occasion du 1er mai, ce samedi. Ils seront concurrencés par les vendeurs non professionnels, qui avaient disparu l'an dernier à cause du confinement.
Au "Jardin des Fleurs" à Châteauroux (Indre), le muguet est arrivé il y a peu. "On est dans les préparatifs du 1er mai", confirme Aurélien Badia, fleuriste. "On fait les bouquets, les compositions. On a beaucoup commandé", autant que l’an dernier.
Cette année, la boutique est ouverte normalement, contrairement au premier confinement où la livraison et le retrait de commande était la règle. Les fleuristes, devenus essentiels, pourront vendre leur muguet, tout comme "les jardineries et les enseignes de grande distribution", précise le ministère de l’Agriculture.
Les professionnels espèrent faire de bons chiffres. "On voit bien que les gens ont besoin de fleurs. Donc ils viendront en boutique chercher leur muguet", prédit Aurélien Badia. Mais pour sa collègue orléanaise, l’incertitude est bien là.
D’habitude, au 1er mai, j’ai Jeanne d’Arc le matin qui passe, avec tous les petits scouts qui suivent et les parents qui viennent acheter le muguet en conséquence. C’est la tradition. Cette année, ces gens-là ne vont pas venir en ville puisqu’il n’y a pas de défilé.
Le retour des vendeurs à la sauvette
"L’an dernier, on n’avait pas beaucoup de quantité mais on a tout vendu. On a eu zéro perte", ajoute la fleuriste installée dans le Loiret. Ces bons résultats s’expliquaient par l’absence des vendeurs à la sauvette, confinés comme tout le monde. Mais ce samedi 1er mai 2021, ils seront de nouveau au bord des routes ou au coin de rues, sous certaines conditions.
Seules peuvent être vendues, par des personnes non professionnelles, des fleurs non cultivées, sans racine, sans adjonction de feuillage ou d'autres fleurs, dépourvues d'emballage et de tout contenant, sans utilisation d’installations fixes y compris une table.
Que ce soient des associations ou des particuliers, ils doivent être installés à plus de 40 mètres d’un fleuriste. Les rassemblements devront se limiter à six personnes. Il faudra aussi respecter la règle des 10 km et les hotaires du couvre-feu pour l’achat ou la collecte du muguet.
Mais cette tolérance, assumée par l’Etat, n’est pas du goût des professionnels. Florent Moreau, le Président de la Fédération Française des Artisans Fleuristes (FFAF) a écrit aux maires pour leur demander d'interdire ce type de vente.
"C’est hallucinant ! Quelle profession accepterait ça aujourd’hui ?", fustige Charline Pritscaloff par ailleurs membre de la FFAF.
Est-ce qu’un boulanger accepterait qu’on vende des croissants non déclarés sur son parking ? C’est de la concurrence déloyale.
Selon la FFAF, le premier-mai constitue la quatrième journée de l'année en termes de ventes pour les fleuristes, derrière la fête des mères, Noël et la Saint-Valentin.