L'Europe libéralisera le régime des plantations de vignes en 2016 en accordant des droits de plantation supplémentaires. Le risque, selon les viticulteurs, c'est la surproduction et le détournement de notoriété des AOC pour des vins de qualité inférieure. >> reportage à Menetou-Salon dans le Cher.
La nouvelle réglementation sur les plantations de vigne pourrait bien bouleverser le monde viticole. A Sancerre dans le Cher, impossible de planter un pied de vigne supplémentaire ! Toutes les parcelles sont exploitées. Mais à Menetou-Salon, il reste encore 550 hectares disponibles. Si la nouvelle réglementation européenne entre en vigueur, n'importe qui pourra s'installer à proximité des zones de production en AOC, les fameuses appellations d'origine contrôlées.
Développement anarchique, surproduction, la réforme de la Politique Agricole Commune pourrait faire des dégâts dans la viticulture car la 'libéralisation' voulue par Bruxelles permettrait d'accorder 1% de nouvelles plantations par an, 1% seulement pour des 'vins de table' de qualité inférieure , sans indication géographique, ce qui pourrait nuire aux AOC qui se trouvent à proximité.
Depuis un siècle, les viticulteurs se battent pour faire reconnaître la qualité de leur travail à travers des labels contraignants. L'Europe, elle, veut favoriser une production massive pour faire baisser les coûts de production. Quitte à empiéter sur le territoire très encadré des AOC.
Les viticulteurs ne sont pas prêts à mettre de l'eau dans leur vin ! S'ils n'obtiennent pas gain de cause, ils menacent de réguler le marché à leur façon !
►Lire aussi: Comment en est-on arrivé là? Entretien avec Bernard Farges, viticulteur - Huffington Post 2012
"Sans encadrement, la crainte est que le développement du vignoble risque d'être immédiat, brutal et désordonné".