Agriculture et urgence climatique : la science s'implique dans la bataille de l'eau

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Les laboratoires du CNRS et du BRGM étudient les moyens de protéger et d'améliorer la gestion de la nappe de Beauce ©France 3 CVDL - A.Heudes, M.Ptak, J-M.Bores

À l'approche du Salon de l'agriculture 2023, le changement climatiques est au cœur des préoccupations des agriculteurs. Dans le Loiret, ils marchent main dans la main avec les scientifiques pour essayer de trouver de meilleures manières de gérer la ressource en eau.

Alors que le mois de janvier a été exceptionnellement sec, la crainte d'une nouvelle sécheresse au cours de l'été 2023 hante déjà les agriculteurs. En 2022 la sécheresse a été le fait climatique le plus préoccupant pour le secteur, qui en est resté sonné.

Les températures du printemps ont été supérieures de 1,7°c à celles de 1976, année la plus chaude et la plus sèche du 20ème siècle en France.

La science main dans la main avec l'agriculture

C'est là qu'interviennent le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), dont le siège est à Orléans, ainsi qu'un groupement de laboratoires scientifiques sous l'égide du CNRS. Ils viennent de lancer une étude au long cours sur la nappe de Beauce, le plus grand aquifère de France. L'objectif : "bâtir conjointement une méthode de gestion à long terme de la nappe", explique Mohamed Azaroual, directeur-adjoint de l'Institut des sciences de la terre d'Orléans.

En effet, la baisse des précipitations en 2022 a touché les 6 départements du Centre-Val de Loire, avec un état de crise intégrale pour le département de l'Indre où tous les prélèvements d'eau non-prioritaires ont dû être suspendus pendant plusieurs mois.

Cette situation, dont les météorologues prévoient qu'elle sera potentiellement récurrente durant toute la décennie en cours, impose de nouveaux choix de gestion, en quantité et en qualité, de nos ressources en eau. Et induit cette nouvelle gestion, en coopération avec les agriculteurs.

Un puits bardé de capteurs

L'épicentre de cette étude se trouve à Villamblain dans le Loiret. Ici, un puits bardé de capteurs a été creusé sur le site d'une exploitation agricole conventionnelle. "Ce lieu, c'est le point de rencontre entre science et agriculture", poursuit Mohamed Azaroual, qui est responsable scientifique de cet "Observatoire en zone non saturée" ou O-ZNS. Il se félicite de cette "nouvelle façon de vivre la recherche scientifique, par un dialogue constant avec les utilisateurs de l'eau".

Ici on peut construire de nouvelles stratégies opératoires et même tester des molécules qui, demain, permettront de protéger la ressource en eau, de produire de l'alimentation avec des pratiques vertueuses et le tout sans léser l'économie agricole.

Mohamed Azaroual, directeur-adjoint de l'Institut des sciences de la terre d'Orléans

"La transition écologique est fondamentale et ne peut s'accomplir qu'avec la société dans son ensemble", rappelle encore le chercheur. De fait, l'agriculture a déjà un lourd passif en la matière : 19% des émissions de gaz à effet de serre viennent du secteur agricole.

En Centre-Val de Loire ce chiffre monte à 23% en raison de la forte présence des grandes cultures et l'utilisation d'engrais azotés dont l'impact sur le réchauffement climatique, par la diffusion de protoxyde d'azote dans l'air, est 300 fois plus important que le CO2.

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