Appel à la mobilisation du 16 juin : "On demande aux usagers qui nous ont applaudis de venir nous soutenir dans la rue"

Alors que le Ségur de la santé a été lancé par le Gouvernement le 25 mai pour refonder le système de santé français, les syndicats et collectifs de personnels soignants du Centre-Val de Loire appellent à une journée de grève et de mobilisation le mardi 16 juin 2020.

On se sent incompris, méprisés, humiliés

Ce sont des soignants en colère et épuisés qui s'apprêtent à descendre dans la rue ce mardi 16 juin 2020. 

Emmanuel Laibe est représentant Sud Santé au Centre hospitalier de Châteauroux-Le Blanc.

"Le 16 juin sera notre fête nationale. On n'est pas des soldats. On fait juste notre boulot de soignants et la crise sanitaire n'a rien changé. C'est un retour à l'anormal qui se prépare." 

Plusieurs organisations syndicales et des collectifs de personnels soignants appellent à la mobilisation le mardi 16 juin. " On attend que cette journée de mobilisation soit la plus forte possible et que la population qui nous a applaudis aux fenêtres se mobilise aux côtés du personnel hospitalier et de la fonction publique", espère Christine Bariaud, co-secrétaire de l'Union départemental de la CGT du Loir-et-Cher.  

"La prime Covid révèle le mépris de ce Gouvernement"

Pour Karine Jouhanneau, élue CGT au centre hospitalier de Châteauroux, la coupe est pleine. La prime Covid, différente selon les services et les régions, a été la goutte de trop.

" Il faut une prime de 1500 euros pour tous parce qu'il y a eu des patients Covid partout. Le Gouvernement ne récompense pas tous les soignants qui se sont impliqués. Avec ce genre de mesure, le Gouvernement attend que les soignants claquent la porte pour pouvoir fermer des services faute de personnels".  

Au-delà de la prime qui n'est pas attribuée à tous, c'est le silence des politiques qui pèse aussi sur le moral des soignants :

"On a écrit une motion par rapport à cette prime Covid. On l'a remise à l'ARS et à la préfecture de l'Indre. Depuis c'est le silence. On voit bien que les politiques tirent leur épingle du jeu et que c'est la santé qui trinque", constate Ludovic Meunier, élu FO et aide-soignant au centre hospitalier de Châteauroux.  

Une revalorisation des salaires et la création de postes 

"La crise sanitaire l’a mis en exergue, les politiques publiques menées depuis des décennies ont sérieusement affaibli la santé publique et mis à mal l’ensemble des collectifs de travail au profit du « tout administratif », du « tout rentable », du « tout concurrence » ", scande dans son appel unitaire, la CGT, la FSU, Solidaires et l'Unsa du Loir-et-Cher.  

Parmi les revendications de ces appels unitaires on trouve : "une augmentation immédiate générale des salaires, pensions et minima sociaux, l’arrêt de la restructuration des fermetures de lits, de services pour répondre aux besoins de la population, plus d’effectifs dans les services publics et de meilleurs conditions de travail pour toutes et tous dans tous les secteurs et l’abrogation définitive de la dernière « réforme » de la retraite et de l’assurance chômage". 

Appel à la mobilisation du 16 juin : " on demande au usagers qui nous ont applaudis aux fenêtres de venir nous soutenir"

Le "Ségur de la santé" lancé le 25 mai 

Le 25 mars dernier, Emmanuel Macron a détaillé les quatre « piliers » sur lesquels devra reposer le futur plan appelé  "Le Ségur de la santé"

  • Revalorisation des carrières et développements des compétences et des parcours professionnels à l’hôpital et dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) 
  • Plan d’investissement et réforme des modèles de financement 
  • Mise en place d’un système plus souple, plus simple, plus en proximité, en revalorisant le collectif, le sens de l’équipe et l’initiative des professionnels 
  • Mise en place d’une organisation du système de santé fondée sur le territoire et intégrant hôpital, médecine de ville et médico-social.

Le plan "Ségur de la santé" a été lancé le 25 mai 2020 

"On demande une revalorisation de salaire de 300 euros, ce n'est pas la fin du monde"

Ce Ségur de la santé, les organisations syndicales des soignants n'y croient pas : " "On a peur que ce soit une montagne qui accouche d'une souris. D'ailleurs beaucoup de syndicats ont claqué la porte. On demande une revalorisation de salaire de 300 euros, ce n'est pas la fin du monde", annonce Emmanuel Laibe, de Sud Santé au Centre hospitalier de Châteauroux. 

"C'est une vaste fumisterie, ce Ségur de la santé... Le ministre parle d'une augmentation de rémunération qui passerait par des primes et une flexibilisation du temps de travail. Ce n'est pas en ajoutant du temps de travail qu'on va améliorer les choses, c'est en créant des postes", peste Christine Bariaud, de la CGT 41. 

"On  nous demande de faire plus d'heures pour gagner plus", ajoute Karine Jouhanneau, aide-soignante et élue CGT  au centre hospitalier de Châteauroux. 

"S'il y a une deuxième vague, le personnel ne tiendra jamais. Nous sommes épuisés et en colère. On a jamais fait ce travail pour l'argent. Mais notre indice de salaire est gelé depuis 10 ans."

Elle conclut : " On nous a appelés des héros, qu'on nous paie en tant que tels".

 

Quelques points de rendez-vous en Centre-Val de Loire pour la mobilisation du 16 juin : 
  • Loir-et-Cher : 
- Romorantin : 10h30 devant l'hôpital
- Vendôme : 10 h place de la Liberté pour une opération escargot 
- Blois : 14 h 30 devant l'hôpital
  • Loiret : 
- Orléans : 10h30 place de l'Indien à Orléans-la Source
- Pithiviers : 10 h devant l'hôpital ( cortège en voiture) 
- Montargis : 13 h place du Patis (cortège en voiture) 
  • Indre :
- Châteauroux : 10 h au Centre hospitalier
- Le Blanc : 20 h aux balcons et aux fenêtres pour des applaudissements solidaires entre usagers et soignants
  • Indre-et-Loire : Tours, 15h place Jean Jaurès
  - Dreux : à 10h30 devant le Centre hospitalier
-Chartres : à 15h devant l'Hôtel Dieu - Bourges : 14h au rond-point de l'hôpital Jacques Coeur 
- Vierzon : 10h30 devant l'hôpital
- Saint-Amand-Montrond : 10 h devant l'hôpital

 
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