Avec l’arrivée des beaux jours, on pourrait être tenté de se dépêcher d’aller acheter des plants ou des semis mais sur un sol froid, cela peut vite s’avérer fatal.
Les jours rallongent, les températures remontent, un air de printemps plane. Même s’il fait encore un peu frais, bientôt, il sera possible de passer plus de temps dehors. Dès lors, l’idée d’avoir un jardin fleuri, un beau verger est tentante. Xavier Mathias, formateur en permaculture, nous donne quelques conseils.
Premier dicton à retenir: "Au printemps, je prends mon temps !", récite le jardinier. "Les graines se plantent dans la terre, hors, le sol est encore froid." Bien sûr, il faut quand même préparer le sol et retourner la terre et là, la grelinette (ou fourche à bêchage) peut être utile. Sinon, une bêche ou un motoculteur font l’affaire.
Ne jamais planter sur sol froid
Grelinage, amendement et un coup de griffe, voilà l’idéal. Du bout des lèvres, Xavier Mathias conseille aussi d’enlever les paillages. "On va découvrir progressivement, un mois avant de planter, puis on va laisser la terre à nu, car la grosse difficulté en maraîchage sur sol vivant, c’est bien d’obtenir des sols suffisamment réchauffés", précise-t-il.
Même conseil pour Jean-Christophe, jardinier à Orléans: "Il faut profiter de ces beaux jours, pour regarder. J’imagine ce que je vais y faire plus tard, j’enlève ce qui est mort … Ca n’a l’air de rien, mais ça remplit une voiture et ça prend une journée. Cela permet de voir clair ensuite."
Il suggère également de "faire attention à la taille des arbustes qui fleurissent en juin", car il y a encore un risque de gel. "Il y a un dicton qui dit: "On taille toujours tôt, on en laisse toujours trop !" ajoute-t-il. "Mais si on en a vraiment envie, on peut seulement tailler les althaeas."
On plante des fleurs oui, mais fin avril !
Sur certains balcons, on voit déjà des jacinthes, des primevères et dans les jardins, des violettes et des pâquerettes. Histoire d’apporter un peu plus de couleur à vos extérieurs, il est possible de semer, mais là encore, il vaut mieux attendre fin avril. Et si vous vous demandez quoi semer de différent, en cette saison, vous aurez l’embarras du choix entre les centaurées, les pavots, les pieds d’alouette, les nigelles de Damas ou encore les pois de senteur.
Les plantes les plus fragiles elles, seront mieux en jardinières qu’en pleine terre. Il faut ainsi protéger les pétunias, les capucines, les roses d’Inde, les pavots bleus et les ancolies.
Il en va de même avec les bulbes : renoncules, arums, anémones, agapanthes et les bégonias qui devront encore attendre un peu avant d’être transplantées en pleine terre. Seuls les glaïeuls peuvent d’ores et déjà rejoindre nos plates-bandes sans risque. Enfin, n’oubliez pas que "mars est le dernier mois de plantation pour les vivaces", rappelle Xavier Mathias.
Et dans nos potagers ?
Pour les plus impatients, mars c’est aussi le mois pour dégermer les pomme-de-terre. Xavier ne le redira jamais assez: "Ce n’est parce que les jardineries ont sorti les plants de tomates qu’il faut se jeter dessus. C’est le sol qui dicte quand planter." Il ne faut pas non plus "s’affoler pour planter les fèves, les oignons et autres légumineuses", précise Xavier. En revanche, petit-pois et pois gourmands germent dès 8°C.
Il faudra donc les semer en doubles lignes et espacer les graines de 4 cm avant d’espérer une première récolte 8 à 10 semaines plus tard.
Un champ de fleurs plutôt qu’une pelouse
Le printemps, c’est aussi le retour des tondeuses. Petit conseil de l’ami de la nature, Xavier : "Garder l’herbe des tontes pour en faire du paillage, surtout éviter d’en faire un tas, préférer l’étaler sur 5 cm et attendre qu’elle sèche. Ensuite, ce sera bienvenu au pied des massifs", explique-t-il.
En 2022, la pluie n’a pas été très abondante sur notre région. "C’est terrifiant, le sol est incroyablement sec", constate Xavier. Alors l'ultime conseil, c'est de "tenter le champ de fleurs pour lutter contre la sécheresse." Les fleurs sont en effet une bonne alternative aux gazons. Il existe même des mélanges pour prés humides ou pauvres.
Ceux-ci s’adaptent parfaitement aux jardins. Il suffit de les tondre deux fois, en juin et à l’automne. Idéal donc pour économiser l’usage de la tondeuse !