L’annonce a été faite en plein mois de juillet, mais elle n’est pas passée inaperçue. Le 1er août prochain, les tarifs réglementés de l’électricité vont augmenter de 10 %, soit 150 euros de plus par an. Cela concerne les ménages et les toutes petites entreprises.
Cette nouvelle hausse du prix de l'électricité va peut-être finir de convaincre ceux qui hésitaient encore à investir dans d’autres sources d’énergie comme les panneaux solaires ou le chauffage au bois. Dans ce dernier secteur, Propellet, l’association nationale des professionnels du chauffage au granulé de bois, va prochainement lancer une campagne pour inciter les particuliers à investir dans des appareils.
Jusqu’à l’an dernier, le secteur était en pleine croissance : + 50 % pour les installations des poêles, + 112 % pour les chaudières. En 2021, 5 % des appareils ont été posés en région Centre-Val de Loire. Aujourd’hui, on observe un ralentissement de la demande. Selon Propellet, les clients ont été freinés par les difficultés d’approvisionnement en granulés.
2,3 millions de tonnes de granulés produits en France
Y aura-t-il suffisamment de gaz et d’électricité ? Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, la question se pose. "Les gens ont eu peur pour les granulés. On s’est retrouvé en avril avec deux à six fois plus de demande que d’habitude", se rappelle Éric Vial, délégué général de Propellet. "50 % des gens en ont demandé plus tôt que d’habitude. 17 % en ont demandé plus que d’habitude. On avait des gens hystériques. Vous imaginez ce qui s’est passé sur les pâtes ou le papier toilette pendant le Covid dans les magasins. Il s’est passé la même chose pour les distributeurs". Il a fallu se tourner vers l’étranger pour combler le manque. En France, 15 % des granulés sont importés. Le reste est fabriqué dans l’Hexagone.
Cet hiver, il n’y aura pas de problème d’approvisionnement, d’autant que les capacités de production ont augmenté. Quatre usines ont - ou vont - démarré leur production. Aucune n’est située en Centre-Val de Loire. Selon Propellet, 2,3 millions de tonnes de granulés seront fabriquées en 2023 pour 2,6 millions de tonnes consommées.
500 euros la tonne
La demande en pellets a démarré dès le printemps avec des offres promotionnelles pour lisser la demande dans le temps. Aux Établissements Aubrun situés à Montgivray (Indre), les commandes ont commencé "depuis le mois de mai. Les clients anticipent pour l’hiver prochain. C’est moins cher pendant l’été", estime Aurore Mercier. Elle gère avec son mari Guillaume l’entreprise familiale.
Pendant longtemps, le granulé avait un prix stable, autour de 300 euros la tonne. Aujourd’hui, les cours varient un peu plus. Jusqu’à 900 euros au moment de la crise en 2022. En ce moment, elle tourne autour de 500 euros.
Son prix en progression s’explique par la demande toujours aussi importante et par l’augmentation des coûts de production. "Il y a beaucoup d’électricité dans la fabrication des granulés. Les matières premières augmentent aussi, comme le bois", résume Aurore Mercier.
