La "bamboche" du préfet du Centre-Val de Loire, retenue comme l'un des mots de l'année par Libération

"La bamboche, c'est terminée." La petite phrase du préfet du Centre-Val de Loire, sur le plateau de France 3, avait fait rire les réseaux sociaux. Libération a retenu la bamboche dans sa liste de neuf termes liés au coronavirus, ayant marqué l'année 2020.

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La bamboche n'en finit pas de se terminer. En cette fin d'année, le quotidien Libération a décidé de placer le mot "bamboche" au sein de son "lexique pandémique" de 2020, au côté par exemple de "hydroxychloroquine", "pangolin" ou encore "apéro-zoom".

Une référence à la désormais célèbre formule du préfet du Centre-Val de Loire sur le plateau de France 3 le 22 octobre dernier. Pierre Pouëssel était alors venu expliquer le couvre-feu, qui allait être instauré dans le Loiret et l'Indre-et-Loire au début de ce qui serait plus tard la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19. "La bamboche, c'est terminé", avait-il alors déclaré, pour exprimer la nécessité de mettre fin aux réunions privées.

A l'époque, les internautes s'étaient amusés de l'emploi du terme désuet de "bamboche", pour parler de fête, voire de "débauche" à en croire le Larousse. "Jamais entendu cette expression, c'est un régionalisme ?", s'interrogeait un internaute. "La bamboche ? Bienvenue en 1927 !", ironisait un autre, alors que le hashtag #JeSuisBamboche faisait son apparition.

"Le mot de 2020"

Et puis était arrivée la célébrité, avec des mentions de la bamboche notamment sur France Inter par Thomas VDB ou encore Guillaume Meurice. Deux mois plus tard, le hashtag #bamboche continue de circuler sur Twitter, et le mot est désormais employé couramment, avec plus ou moins d'ironie, dans les messages du réseau social à l'oiseau bleu. 

Alors, quand il s'agit de faire un bilan des mots de l'année 2020, la bamboche n'est jamais loin. Dans sa chronique pour Franceinfo le 16 décembre, la journaliste Olivia Leray regrettait ainsi que la bamboche ne soit pas incluse dans la liste des mots décrivant le mieux 2020, d'après un sondage réalisé par l'institut Odoxa. La bamboche "qui est pour moi le mot de 2020", ajoutait-elle.

"Mépris de classe"

Libération, de son côté, n'a pas autant ri de la bamboche que nombre d'internautes, et qualifie aujourd'hui l'expression de "phrase lapidaire" :

Pierre Pouëssel aura parfaitement résumé l’attitude méprisante de l’Etat vis-à-vis du monde de la nuit et de tous ceux qui aiment sortir et profiter un peu de la vie. En ces temps de pandémie, c’est travail, famille à Noël et no party.

Libération

Pour Libération, la phrase est ainsi le symptôme de la politique du gouvernement, qui considère que les soirées sont "non-essentielles [...] alors qu'il est au contraire presque conseillé de s’entasser dans les transports en commun ou dans les magasins". Avec la bamboche, le préfet aurait alors exprimé "tout le mépris de classe qu’il a pour une activité considérée comme non productive".

Que ce soit pour en rire ou pour en pleureur, la bamboche aura, dans tous les cas, marqué l'année 2020.

 

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