Né à Orléans et élevé en Berry, à Argenton-sur-Creuse et Châteauroux, puis étudiant à Tours, Pierre Pouchairet, policier puis écrivain à la carrière internationale bien remplie, a eu la chance de rencontrer Delon et Belmondo, pour la remise de son prix. Un souvenir inoubliable qu'il nous a raconté.
Pierre Pouchairet est ancien commandant de la police nationale. A sa retraite, il s'est consacré à l’écriture de roman policier. C'est au retour d’une mission de quatre ans et demie à Kaboul en Afghanistan, qu'il a écrit sa première oeuvre, Des Flics français à Kaboul (Editions La boîte à Pandore). En Novembre 2016, l'auteur recevait le célèbre prix du Quai des orfèvres.
Il raconte : « Cette année-là était une année bien particulière pour plusieurs raisons. L’année précédente, il n’y avait pas eu de cérémonie de remise de prix, suite aux attentats qui avaient secoué Paris. On fêtait aussi les 70 ans d’existence du prix, et c’était la dernière année qu’il serait remis dans ces lieux, puisque dans les mois qui ont suivi, la préfecture de Police allait déménager pour les Batignolles…Les organisateurs voulaient donner un lustre supplémentaire à la cérémonie, et ont décidé d’inviter Alain Delon et Jean-Paul Belmondo ».
La réunion de deux monstres sacrés du Cinéma français
Ces deux monstres du cinéma n’avaient pas eu l’occasion de se retrouver pour un tel événement depuis des années, Jean-Paul Belmondo était déjà diminué physiquement, puisqu’hémiplégique. Ce qui ne l’a pas empêché d’assister à cette cérémonie.
Il est vrai que pour les deux hommes, le 36 quai des Orfèvres est indissociable de leurs légendes d’acteurs de cinéma. Et l’écrivain se souvient combien ils regrettaient le déménagement qui allait porter un coup à toute une époque cinématographique. Il se souvient aussi de l’aéropage de célébrités et de journalistes, attirés bien sûr par la présence des deux hommes.
Je me suis retrouvé à côté d’eux, sur l’estrade, pour la remise du prix. Pour quelqu’un de mon âge (il est né en 1957 NDLR) c’était extraordinaire. Les flashs des photographes crépitaient. Ils étaient très nombreux pour marquer l’événement de ces deux hommes ensemble. .. Après la remise du prix il y a eu un repas, ils étaient encore là tous les deux. C’était un moment juste magique.
L’écrivain se souvient de l’extrême gentillesse des deux hommes, d’un Belmondo souriant et plein de vie, même s’il était obligé de rester la plupart du temps assis.
Après le prix du Quai des Orfèvres
Gagner un prix d’une telle renommée, qui booste les ventes, puisqu’un livre estampillé Quai des Orfèvres se vend entre 130 et 200 000 exemplaires, nous confie Pierre Pouchairet, est bien sûr une incitation forte à continuer à écrire. C’est ce qu’il fait chaque jour, se donnant comme objectif de 1000 mots quotidiens. Grâce à ce rythme il a déjà publié une vingtaine de livres.
Les choses de la vie l’ont poussé à vendre l’an dernier sa maison de Crozon-sur-Vauvre, située dans le sud de l’Indre, et qui lui a servi longtemps de port d’attache entre ses différentes missions à l’étranger. Il est installé en Bretagne, et il écrit avec la vue sur la mer. Son prochain roman, publié par la maison d’éditions parisienne Filatures, spécialisée dans les romans policiers, sortira le 24 Septembre et s’intitulera « La consule assassinée ».
Concernant la cérémonie d’hommage rendue à Jean-Paul Belmondo, qu’il n’a pas vu à la télé, n’en possédant pas chez lui, mais sur Internet, il confie : « j’ai trouvé ça très bien, très émouvant, à la fin, quand il y a la musique, la levée du corps, on n’est pas loin d’avoir les larmes aux yeux. J’ai trouvé ça très très bien. Bon maintenant je suis peut-être bon public, mais je n’ai rien trouvé à redire ».
Avant de nous quitter, Pierre Pouchairet m’a confié une histoire qu’il n’avait pas osé confier à l’acteur quand il l’a rencontré.
Ma mère aussi était une fan de Jean-Paul Belmondo, et parmi les jeunes qu’elle côtoyait sur le Péchereau (où ses parents s’étaient installés NDLR, juste à côté d’Argenton-sur-Creuse) il y en avait un qui à chaque fois qu’il partait en vacances, lui envoyait une carte postale signée Jean-Paul Belmondo. Et le facteur a toujours cru que c’était lui qui écrivait à ma mère.
On imagine, on entend presque le grand rire de Bébel, quand il aurait entendu ça.