Michel Barnier, présente ce 10 octobre 2024 son budget pour l'année 2025 visant à faire 60 milliards d'euros d'économie. La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, était de passage à Orléans. Nous lui avons posé trois questions sur ses attentes des annonces du Premier ministre.
Dans le cadre de la campagne des élections professionnelles dans les petites entreprises, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, était en visite à Orléans, ce 10 octobre 2024. Dans le même temps, le Premier ministre, Michel Barnier présente son budget pour l'année 2025 avec la volonté d'économiser 60 milliards d'euros dans les finances de l'État. "Inquiète", face aux coupes budgétaires annoncées, Sophie Binet dénonce des économies faites sur le dos des plus modestes. La secrétaire générale de la CGT indique avoir "beaucoup de propositions de recettes à faire au gouvernement pour trouver les moyens de financer nos services publics".
Qu'attendez-vous des annonces de la présentation du budget pour l'année 2025 par le nouveau Premier ministre, Michel Barnier ?
Nous allons découvrir ce soir les arbitrages du premier ministre. Nous sommes très inquiets du montant des économies qui est annoncé, c'est inédit dans notre histoire.
Pour nous, les travailleuses et les travailleurs ont déjà payé, car nous avons déjà subi une réforme violente des retraites, trois réformes violentes de l'assurance chômage, une réforme violente du Code du travail et une baisse du pouvoir d'achat que ce soit dans le privé ou encore pire pour les fonctionnaires. Le salaire des fonctionnaires a baissé de 18 % depuis 2010, donc globalement le monde du travail a déjà payé.
Craignez-vous que les annonces d'économies empirent la situation, notamment dans les services publics ?
Nos services publics sont dans un tel état qu'il n'est pas possible, il n'est pas question, de baisser le financement de nos services publics ! Au contraire, ce qu'il faut, c'est augmenter leur financement, leurs moyens dans les hôpitaux qui sont dans une situation catastrophique.
Je rappelle que depuis le Covid, chaque année, c'est 5 000 fermetures de lits dans les hôpitaux. La situation dans nos écoles n'est pas bonne non plus où on sait qu'en cette rentrée, il y a un nombre record d'enseignants qui ne sont pas remplacés. C'est pareil sur les universités et les organismes de recherche qui sont dans un niveau de paupérisation totale. Ces services publics là ont besoin d'investissements supplémentaires et certainement pas de coupes budgétaires. Il faut donc que le Premier ministre fasse les bons arbitrages et fasse ce qu'il a annoncé, à savoir la justice fiscale.
Mais la justice fiscale, ce n'est pas baisser les pensions des retraités. Là, il y a une petite erreur d'analyse, s'il pense que les retraités sont des favorisés et que c'est à eux qu'il faut s'attaquer pour faire respecter la justice fiscale, il se trompe. Et les 17 millions de retraités sont disponibles pour lui expliquer pourquoi il se trompe et pourquoi ce serait scandaleux de baisser leur pension de 200 à 300 euros pour l'année prochaine.
Où est-ce que le gouvernement devrait aller chercher ces économies, selon vous ?
Ceux qui depuis sept ans profitent des largesses de la politique d'Emmanuel Macron sont responsables de la dette aujourd'hui. Ce sont eux qui doivent payer puisque sept ans de la politique d'Emmanuel Macron, c'est 73 milliards d'euros de baisse d'impôts pour les plus riches et pour les plus grandes entreprises. C'est aussi presque 200 milliards d'euros d'aide fiscale pour les entreprises, sans contrepartie, ni conditions. C'est là que se trouve la marge de manœuvre du gouvernement, du Premier ministre et la CGT a beaucoup de propositions de recettes à faire au gouvernement pour trouver les moyens de financer nos services publics.