Des rassemblements auront lieu ce dimanche 12 novembre un peu partout en France contre l'antisémitisme, à l'appel d'élus et d'associations juives et antiracistes. Plusieurs auront lieu en Centre-Val de Loire.
Un rassemblement devant chaque préfecture. Voilà l'objectif défendu par l'association des maires de France (AMF), qui appelle les Français à marcher contre l'antisémitisme ce dimanche 12 novembre. Cet appel fait suite à celui, lancé par les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale, à manifester à Paris le même jour et pour la même cause.
"Cette manifestation est, pour nous, fondamentalement importante", explique François Guguenheim, délégué régional Centre-Val de Loire du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). Selon lui, il s'agit pour "les citoyens, et exclusivement des citoyens, pas des partis" de pouvoir "exprimer leur sentiment de tout faire contre l'antisémitisme en France". En un mois, 1 040 actes antisémites ont été comptés en France depuis l'attaque terroriste du Hamas sur Israël le 7 octobre et le début des bombardements israéliens à Gaza, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur.
(Au moins) cinq rassemblements en Centre-Val de Loire
Pour le délégué régional du Crif, "tout le monde doit être concerné". Et, malgré "l'inquiétude face à cette montée de racisme antisémite", il garde "l'espoir que beaucoup expriment leur désarroi" ce dimanche.
C'est dans cette optique de viser le plus de monde que l'AMF a passé son appel de rassemblements devant les préfectures. En Centre-Val de Loire, quatre auront lieu à 15h, en même temps que la manifestation parisienne, devant les préfectures de Bourges (Cher), Chartres (Eure-et-Loir), Châteauroux (Indre) et Blois (Loir-et-Cher).
Attention : à Tours, la marche silencieuse se tiendra place Jean-Jaurès plutôt que devant la préfecture, et aura lieu dès 10h.
À Orléans, peu de publicité a été faite autour d'une possible manifestation. Les antennes locales de Renaissance et EELV avaient appelé à un rassemblement, avant de se rétracter et d'encourager à participer au cortège parisien.
"Calculs et instrumentalisations"
À Paris, la présence du Rassemblement national dans les rangs d'une manifestation contre l'antisémitisme fait grincer des dents, particulièrement à gauche. La France insoumise a, notamment, refusé de se joindre au cortège. Le mouvement a préféré commémorer ce vendredi 10 novembre les pogroms nazis de la "Nuit de Cristal", et se rassemblera devant le monument de la Rafle du Vel' d'Hiv ce dimanche.
Les autres mouvements de la Nupes - socialistes, écologistes et communistes - prônent le "cordon républicain", "pour distinguer dans la manifestation un cortège rassemblant tous les républicains et progressistes d'une part, et le RN et les forces d'extrême droite d'autre part".
"Nous opposerons un front républicain uni pour faire vivre les principes de solidarité et de fraternité", écrivent conjointement la maire de Vierzon Corinne Ollivier et le député du Cher Nicolas Sansu, tous deux communistes, annonçant se rendre à la marche devant la préfecture de Bourges. "Dans ce cadre, l'extrême droite qui a toujours prospéré sur la haine de l'autre, le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme, n'a aucune légitimité dans de tels rassemblements", soutiennent-ils.
La Ligue des Droits de l'Homme s'est, de son côté, inquiétée des "calculs et instrumentalisations" dont cette mobilisation nationale fait l'objet "de la part des extrêmes droites", écrit-elle dans un communiqué.
Ce dimanche, un autre rassemblement aura lieu à Blois, à 11h place Bernard-Lorjou, pour dire "stop aux massacres à Gaza".