Le recteur de l'académie Orléans-Tours, nommé en janvier 2023 était l’invité de notre édition ICI 19/20, lundi 12 février. Fermetures de classes, enseignements non remplacés, harcèlement scolaire, nous avons posé trois questions à Gilles Halbout.
Occupation d’une école dans le Loir-et-Cher, rassemblement de parents et d’élus à Bourges, les mécontents de la carte scolaire se font entendre un peu partout dans la région Centre-val de Loire.
- Qu’est-ce qui justifie la fermeture d’une classe ?
Gilles Halbout. Nous souffrons dans l’académie de la démographie qui décroît. Nous devons rendre des postes, mais deux fois que prévu. Nous allons en rendre 70, au lieu de 153. Nous avons une attention particulière sur la ruralité. Les taux d’encadrement vont augmenter sensiblement sur les territoires les plus ruraux. Évidemment, ici et là, nous fermerons des classes, mais rien n’est encore décidé.
Au niveau de l’académie, nous regardons école par école, en fonction du contexte, là où nous devons fermer et là où nous pouvons fermer. Et je rassure les parents, il n’est pas question de fermeture d’école et quand j’entends qu’il y aura 30 élèves par classe, c’est très rarement le cas. On est au maximum 25 élèves par classes.
- Chaque année, des établissements n'arrivent pas à remplacer des enseignants absents. Pourquoi est-ce difficile ?
Gilles Halbout. Dans l'académie, on a une trentaine de postes à remplacer sur les 33 000 postes d’enseignants. Ça peut prendre une, deux semaines, des fois plus longtemps. À chaque fois, on recrute des contractuels et parfois certains démissionnent car ils trouvent mieux ailleurs.
Au niveau du gouvernement, il va y avoir une réflexion et même un aménagement sur la formation initiale des enseignants. La ministre de l’éducation a annoncé que le concours serait avancé à bac +3 pour le rendre plus attractif et aussi attirer plus de jeunes vers les métiers de l’enseignement en complément des mesures de revalorisation. D’ici là, on va être un peu en tension et les services du rectorat sont mobilisés pour que les élèves n’en souffrent pas.
- D'après une enquête à l’école primaire, 19% des écoliers se disent harcelés, comment lutter contre ce fléau ?
Gilles Halbout. Ce phénomène est un véritable fléau. Aujourd’hui, en moyenne un élève pas classe souffre du harcèlement et dans le primaire, un élève sur 5 est « à risque ». Cela veut dire que cette enquête, on doit la rendre annuelle pour avoir un véritable observatoire du harcèlement et puis que l’on poursuive notre campagne de formation des enseignants, les dispositifs phare et qu’on travaille sur les petites classes notamment avec les cours d’empathie et l’académie est à la pointe avec ces cours.