Après les résultats de la primaire de la belle alliance populaire, l'heure est au rassemblement à gauche. A moins que les défections pour rejoindre le mouvement En marche d'Emmanuel Macron ne viennent jouer les trouble-fête.
Avec l'épilogue de la primaire de la "Belle alliance populaire", le PS a désormais son candidat. Sur la ligne de départ, Benoît Hamon rejoint le vainqueur de la primaire de la droite, François Fillon, comme lui largement désigné, mais empêtré depuis par l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse révélée par Le Canard enchaîné.
En Centre-Val de Loire, Benoit Hamon l'a emporté dans tous les départements, face à Manuel Valls. Les chiffres régionaux communiqués par le PS accorde 57,72% des voix à Benoit Hamon contre 42,28% des voix à Manuel Valls sur 97% des bureaux dépouillés.
Réactions
Les élus de gauche réagissent à sa nette victoire.
La soirée électorale vue depuis un département où les principaux élus de gauche avaient pris le parti de soutenir depuis longtemps Benoît Hamon. Il s'agit du Loir-et-Cher. Ce très beau résultat était attendu par Marc Gricourt, maire de Blois et soutien de longue date.
Intervenants : Marc Gricourt, maire de Blois (PS) - Yann Chaillou, coordinateur des Jeunes socialistes du Centre-Val de Loire - Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret (PS).
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©France 3 Centre-Val de Loire
"Un choix pour l'avenir"
Invité du journal régional de France 3 Centre-Val de Loire, Denys Robilard, député PS du Loir-et-Cher, soutien de Benoit Hamon, a estimé que le succès de son candidat "s'est construit sur un discours sur l'avenir, un discours sur le travail, sur des propositions nouvelles et novatrices", comme "le revenu universel".Loin d'être un vote sanction, selon lui, du bilan de François Hollande, il a ajouté sur notre antenne : "c'est un choix pour l'avenir qui a été fait par les électeurs hier".
Vainqueur de la primaire organisée par le PS, Benoît Hamon doit s'atteler sans délai au rassemblement d'une gauche éclatée, à 80 jours d'une élection présidentielle désormais bien lancée. En région, les premiers élus prennent position.
Intervenants : Marc Gricourt, maire de Blois (PS) - Yann Chaillou, coordinateur des Jeunes Socialistes du Centre-Val de Loire - Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret (PS).
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©France 3 Centre-Val de Loire
Les parrainages
Prochaine grande échéance de la présidentielle : le 17 mars à 18h00, date limite pour le dépôt par les candidats des 500 parrainages nécessaires auprès du Conseil constitutionnel.D'ici là, au centre, François Bayrou (MoDem) devrait rapidement dévoiler ses intentions. Mais c'est à gauche et chez les "progressistes", de Jean-Luc Mélenchon à Emmanuel Macron en passant désormais par Benoît Hamon, que l'incertitude reste la plus grande quant à une volonté de rassemblement, .
Dans son premier discours de candidat, le député des Yvelines, - qui sera invité lundi soir du JT de France 2 -, s'est tourné vers sa gauche, appelant M. Mélenchon mais aussi le candidat écologiste Yannick Jadot à la construction d'une "majorité gouvernementale cohérente". Mais sans citer Emmanuel Macron, qui devance pour l'heure tous les candidats de gauche dans les enquêtes d'opinion.
Lundi matin, M. Jadot s'est dit prêt à "la grande aventure", sans exclure formellement de retirer sa candidature. Il a toutefois sommé M. Hamon de s'affranchir du PS qui a "tourné le dos chaque jour à l'écologie". M. Mélenchon, en campagne depuis près d'un an, a surtout vu dans ce résultat de dimanche un premier "fruit" de son "hégémonie culturelle".
Pour réussir cette démarche dans un délai record, Benoît Hamon peut se prévaloir d'une participation de deux millions d'électeurs dimanche au second tour de la primaire. Un chiffre de moitié inférieur à celui que la droite a réalisé, mais en hausse par rapport à dimanche dernier, ce qui suffit à rassurer les dirigeants du PS.
Qui rejoindra E. Macron ?
Le député Philippe Doucet, membre du Pôle des Réformateurs et proche de Manuel Valls, a estimé lundi sur RTL qu'il pourrait y avoir "moins d'une dizaine" de députés, sur la cinquantaine que compte le Pôle, qui rejoignent Emmanuel Macron."Je pense que la majorité ne suivra pas". "Peut-être même moins" d'une dizaine de députés pourraient être concernés, a-t-il estimé, à la veille d'une réunion du Pôle des Réformateurs.
"On se voit demain, on va en discuter, mais je pense que ça n'est pas si simple que ça. D'abord parce qu'on ne sait pas ce que pense Emmanuel Macron. Et puis par ailleurs, quand vous êtes un député socialiste élu par des électeur socialistes avec des militants socialistes, vous avez aussi des comptes à rendre à vos propres militants et à vos propres électeurs", a-t-il expliqué.
Pour ce proche de Manuel Valls, l'enjeu pour le vainqueur de la primaire à gauche Benoît Hamon est désormais d'"élargir" son assise.
"Je pense qu'il a (...) intérêt à réunir les candidats à la primaire autour de lui pour voir progressivement comment il peut élargir. Il faut qu'il ait cette dynamique du rassemblement et qu'il regarde où il y a des points de convergence", a déclaré le député du Val-d'Oise.
"Benoît Hamon, il a dans la semaine, dans les quinze jours qui viennent un choix à faire, et je pense qu'il fera le bon choix. Il doit élargir. Il faut qu'il fasse l'inverse de François Fillon. François Fillon, il a été élu sur le libéralisme et le christianisme, pour aller vite, il n'a pas élargi à la fois sur son projet ni sur les hommes et les femmes, et on en voit le résultat aujourd'hui. Benoît Hamon à partir de sa matrice il faut qu'il élargisse, qu'il passe d'un projet pour la primaire à un projet pour la présidentielle".
"Quand vous regardez ce qu'est le revenu décent proposé par Manuel Valls et la première étape du revenu universel de Benoît Hamon, il y a des convergences possibles, même s'il peut y avoir un désaccord philosophique", a souligné le député.
M. Doucet a relevé d'autres "points de convergence", sur la sécurité ou l'écologie, "même s'il y a des désaccords qui resteront". "Il faut tendre la main et il faut travailler", a-t-il conclu.