Vierzon, Saint Amand-Montrond ou encore Bourges, plusieurs villes ont installé une centaine de gîtes à destination des chauves-souris dans des bâtiments en rénovation. Ce changement de pratique pour les aménageurs s’est opéré suite à la demande du Muséum d’histoire naturelle.
Sur la façade de l’immeuble, une simple fente indique l’entrée de l’habitat. Le gîte, presque invisible, a été intégré au moment de rénovation du bâtiment de l’IUT en 2021. À l’époque, la chirobox n’était encore qu’un prototype et la directrice du Muséum d’Histoire naturelle de Bourges, Amélie Chrétien, avait dû faire preuve de conviction pour décider des aménageurs plutôt sceptiques à l’idée de devoir changer leurs plans pour quelques chiroptères.
Depuis, la fabrication des gîtes est passée en mode "industriel". Le bailleur social "Val de Berry" a passé commande à lui seul de 100 chiro-habitats. "Il y a un vrai changement de mentalité chez les aménageurs, de nouvelles pratiques sont en train de se développer. Et on le doit au muséum de Bourges" explique Lucie Yrles de la Société Cohab qui commercialise les gîtes encastrables.
Ex-directeur de l’institution, spécialiste des chiroptères, Laurent Arthur prodigue aujourd’hui diagnostics et conseils aux entreprises.
Diagnostiqueur d’immeubles pour la faune locale, c'est un métier d’avenir
Laurent Arthur, naturaliste
Avec la loi climat et résilience adoptée en 2021, les chantiers de rénovation thermique sont appelés à se multiplier. 50 000 doivent être engagés chaque année. La préservation de l’habitat de la faune locale va donc s’avérer primordiale alors qu’une baisse des populations de Chauves-souris est observée depuis plusieurs années, notamment celle des noctules.
Dans le Cher, les écohabitats incrustés dans les immeubles ont été adoptés par les chiroptères. Ils y retrouvent leur biotope, un endroit à l’abri de la lumière avec une température constante qui leur permet de résister aux épisodes de canicule, mais aussi d’hiverner.
Une nouvelle commande de 60 gîtes encastrables est en préparation à Cohab pour l’agglomération de Bourges. Ils seront bientôt installés dans le Val d’Auron. Un coin du Berry où il fait désormais bon vivre pour les chauves-souris.
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