Côme a 18 ans, il vient tout juste de faire ses premiers pas dans le monde universitaire. Un nouveau chapitre de sa vie, déjà semé d’embûches… Il est impossible pour lui de partager le repas du midi avec les autres étudiants et donc d'avoir un moment de convivialité. Le jeune homme, intolérant au gluten, n’est pas autorisé à apporter sa nourriture adaptée à son souci de santé au réfectoire du Crous de Bourges.
Côme, intolérant au gluten, vit cette injustice depuis de nombreuses années. Cet étudiant de 18 ans à l'IUT de Bourges ne peut pas déjeuner avec ses camarades à la cantine du Crous pour des questions d'hygiène. Une raison que la mère de famille entend, mais qui néanmoins, est difficile à accepter. "On me sort les mêmes explications qu’au lycée. Votre fils ne peut pas entrer au self avec de la nourriture extérieure", explique-t-elle.
Un cauchemar qui se répète. "Au lycée, il a fallu que j’appelle le proviseur adjoint en larmes pour que les choses changent", raconte Laëtitia Volbrecht, la mère de Côme.
« Mon fils est exclu »
"Je suis institutrice en ULIS (unités localisées pour l'inclusion scolaire), avec des enfants en situation de handicap, où on nous prône la bienveillance et l'écoute envers les élèves. Dans ma situation, on se rend compte que ce ne sont que des paroles en l'air, parce que les élèves avec des soucis de santé sont laissés à l'abandon", exprime-t-elle.
Alors, cette mère de famille dénonce "un véritable manque d’adaptation du Crous de Bourges", mais pas seulement. En agissant ainsi, son fils est exclu du cercle social. "Le repas du midi reste un moment sympa, lorsqu’on est avec nos collègues, camarades de classe etc. Savoir que mon fils est privé de ça, je trouve ça vraiment rude." Une situation qui donne lieu à des échanges réguliers avec son fils. "Côme râle, il s’agace. C’est une injustice pour lui."
Une solution bancale
Face à la détresse de Côme, Laëtitia Volbrecht se bat pour que le jeune homme puisse vivre sa vie d’étudiant comme tous les autres. À de multiples reprises, elle est entrée en contact avec le Crous de Bourges. Ses appels ont débouché sur une réponse, malheureusement pas suffisamment adaptée.
La liste des allergènes est affichée à l’entrée de la cantine du Crous. Mais ce n’est pas ce que je demande. Parce que si Côme tente le coup, il va être malade. Le sans gluten demande des règles très strictes dans l’alimentation. Par exemple, si la cuillère a touché un plat de pâtes, elle ne peut pas toucher le plat de légumes. Il réagit fortement.
Laëtitia Volbrecht, la mère de Côme
Mais le Crous Orléans-Tours explique ne pas pouvoir faire plus. "Nous avons des consignes d'hygiène a respecter, ce n'est pas possible de faire autrement. Si il y a une intoxication alimentaire à cause d'un repas qui vient de l'extérieur, la faute nous retombe dessus." L'administration ajoute : "De toute façon, c'est impossible de faire du cas par cas."