Une équipe de France 3 a pu embarquer à bord d'un avion Xingu de la base aérienne 702 d'Avord, dans le Cher. Quatre engins de ce type ont participé au défilé militaire de ce 14 juillet 2023, et ont survolé les Champs-Élysées.
L'avion militaire a un avantage. Lors du défilé du 14 juillet, il est bien plus facile de cacher une équipe de France 3 à son bord, plutôt qu'au milieu d'un régiment de légionnaires qui s'arrête devant la tribune présidentielle.
Ce vendredi matin, sur le tarmac de la base aérienne 702 d'Avord, à 20 km de Bourges, les Xingus sont prêts. Ces avions, qui fêtent leurs 40 ans cette année, ne servent plus désormais qu'à la formation des pilotes de transport de l’armée de l’Air.
Le capitaine Jérôme, surnommé Tintin, s’apprête à faire sa première cérémonie du 14 juillet aux manettes d’un de ces engins. "Avec toute la dimension médiatique, historique... c'est un honneur de pouvoir le faire", assure-t-il. Le capitaine Pierre-Henri, leader de la patrouille Kamomil, en est à son troisième 14 juillet. Mais chaque participation est une nouvelle aventure : "À chaque fois, on redécouvre, on se pose de nouvelles questions, on ne se repose jamais sur nos acquis. Ça nous permet d'évoluer."
Furtif
Après le réglage très précis du GPS -il faut quand même que les avions survolent les Champs-Élysées parfaitement dans l'axe- et les derniers contrôles, les avions décollent. Il est 9h pile, direction Paris. Les quatre engins prennent les gratte-ciel de la Défense pour repère, puis entament des tours au-dessus de Versailles, en attente du feu vert du commandement.
Feu vert qui arrive à 10h50, plus d'un quart d'heure après l'horaire prévu... Le président de la République était en retard. Les Xingu berrichons approchent des Champs en queue de peloton (67 appareils ont participé au défilé parisien ce vendredi). Et il faut profiter de ce furtif moment : le défilé du 14 juillet est le seul moment de l'année où survoler Paris est autorisé.
Les deux pilotes admirent les Invalides, la tour Montparnasse, et, bien sûr, de la tour Eiffel comme peu en ont le privilège. Concentration et pression obligent, ils ne profiteront pas vraiment des Champs-Élysées. En seulement quelques secondes, ils ont remonté la plus belle avenue du monde.
Avord et turbulences
Et puis retour à la base, atterrissage à midi. Trois heures de vol, et de prouesses techniques. Car tenir une formation serrée avec un tel engin n'est pas une mince affaire. "C'est un avion de transport, on est plus lent qu'un avion de chasse, donc on est plus sujet au vent et aux turbulences", explique le capitaine Jérôme. En plus, "au niveau du pilotage, il est beaucoup plus lourd".
Heureusement, cela n'a pas empêché les militaires de faire une bonne impression : "On a déjà des retours du passage, on était bien en place donc on est satisfaits."
Les avions militaires participent au défilé du 14 juillet depuis 89 ans. Et la base d'Avord est régulièrement mise à contribution.
Propos recueillis par / images de Coralie Pierre et Vincent Billy.
Interviewés : Capitaine Jérôme, pilote ; Capitaine Pierre-Henri, leader de la patrouille Kamomil.