Zaho de Sagazan au Printemps de Bourges : "être sensible, c'est être vivant et nous ne sommes jamais trop vivants"

L'auteure, compositrice, interprète et musicienne française s'est produite sur la scène du W au festival du Printemps de Bourges mercredi 24 avril. Je vous raconte.

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C'est à 19h35 que l'artiste nazairienne est programmée sur la scène du W. La plus grande scène du Printemps de Bourges n'est pas encore au complet. J'avoue ne pas forcément la connaitre. Je connais son titre La symphonie des éclairs mais je n'ai pas écouté d'autres morceaux...

Plusieurs de mes collègues, qui sont déjà allées la voir, m'ont dit "c'est incroyable", "elle transporte le public, c'est fou", "c'est tellement émouvant", etc. Cependant, ce n'était que dans de petites salles. Est-ce qu'elle transmet la même chose en festival ? 

Sous ses clips présents sur Youtube, les commentaires sont assez unanimes : atypique, puissante, hypnotique, charismatique, bref le public est conquis.

19h47, la voix de Zaho de Sagazan résonne

C'est avec 10 minutes de retard que le concert commence avec Aspiration. Positionnée au fond de la salle, j'ai du mal à entendre les premières notes à cause du brouhaha des discussions.

La première partie du concert se fait en douceur. L'ambiance n'est pas encore trop présente. J'ai l'impression qu'à part aux premiers rangs, les spectateurs ne connaissent pas vraiment ses morceaux.

 Ça y est, elle prend la parole : "Bonsoir Bourges, enchantée, moi c'est Zaho, je suis accompagnée de mes copains Greg, Simon, Tom et Rémi". Vêtue d'un débardeur et d'un cycliste noir et blanc, les cheveux attachés et son rouge à lèvre rouge, elle entame sa chanson Mon inconnu puis Les dormantes.

J'ai du mal à me mettre dans l'ambiance, je ne me fais pas trop emporter par son univers. Il fait froid, au fond de la salle personne ne bouge, les gens continuent de discuter. Quelques portables se lèvent par-ci par-là. Elle présente chaque chanson avant de l'interpréter, on dirait un texte préparé. Peut-être que ça manque de spontanéité ? Puis vient le titre Tristesse. Le rythme est plus dansant, je me prends au jeu, le public applaudit en rythme, la foule se réveille. Ça y est, on y est : l'effet Zaho de Sagazan fait son entrée.

Une voix et un style unique

Les premières notes font crier les premiers rangs, Zaho chante La symphonie des éclairs. Sa voix, d'une pureté et d'une fragilité intense, embarque le public. Les lumières rouge et bleue éclairent la scène et ses musiciens. On entre dans un autre univers. Elle se met à danser. 

On sent que sa musique la transperce, elle la vit, elle la ressent, c'est assez beau à voir. Puis, elle prend la parole. "Je pensais que ce n'était pas bien d'être sensible. Chez moi, ça se traduisait par des pleurs et des cris de colère. Je n'y voyais pas beaucoup d'intérêts. Et je me suis mise au piano."

Quand je pleurais sur mon piano, ça me faisait un bien fou, du mal à personne et de jolies mélodies. Et ce que je pensais être un défaut était ma plus belle qualité.

Zaho de Sagazan

Un discours qu'elle avait déjà tenu lors des Victoires de la musique. "Être sensible, c'est être vivant et nous ne sommes jamais trop vivants". Une ode à la sensibilité qui fait du bien.

Le W chante alors comme un hymne : "Il fait toujours beau au-dessus des nuages, mais moi, si j'étais un oiseau, j'irais danser sous l'orage. Je traverserais les nuages comme le fait la lumière, j'écouterais sous la pluie la symphonie des éclairs".

"Ne te regarde pas", le mantra de Zaho de Sagazan

Lorsque les premières notes retentissent, on sent qu'elle est venue pour en découdre. La voix est grave, sa démarche est affirmée et elle répète "ne te regarde pas, lâche-toi". Les paroles sont engagées : la peur du regard des autres, la peur de l'inconnu/des inconnus, le regard qu'on se porte à nous-mêmes. Cette chanson est une agréable découverte. 

Elle libère ses mains du micro et demande "Dansez Bourges !". Presque cinq minutes de musique électronique résonnent dans le W. Les corps commencent doucement à mouvoir, mais ce n'est pas assez pour elle. Elle répète "Danse, danse, danse, on est à un festival, faites comme si personne ne vous voyait et danse !". 

Le concert se termine au bout d'une heure de show. Le public est réchauffé et réveillé. Elle a réussi à tous nous embarquer avec son énergie dévorante. Hâte de voir son évolution !

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