L'abattoir de Blancafort va fermer définitivement, ses 119 salariés dans l'incertitude

La direction du groupe LDC a annoncé ce matin aux salariés la fermeture du site d'abattage de Blancafort, dans le nord du Cher. L'abattoir embauche 119 salariés, et tournait depuis plusieurs mois au ralenti. Le maire dénonce la stratégie de délocalisation de la marque.

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Les salariés se doutaient que quelque chose n'allait pas depuis plusieurs semaines. La sentence est tombée ce jeudi 24 octobre, en début de matinée. Lors d'un CSE extraordinaire, la direction du groupe LDC a annoncé aux salariés la fermeture de l'abattoir de Blancafort, dans le Cher, prévue pour le 31 mars 2025.

Depuis septembre, l'abattoir tournait au ralenti, la quantité de dindes abattues (80 000 cet été) ayant été divisée par quatre. Une volonté de la marque LDC, gestionnaire du lieu et propriétaire des marques Le Gaulois, Marie et Loué pour faire face au déficit structurel du site.

"C'est le désespoir"

Les responsables politiques du territoire seront reçus par des représentants de la direction cet après-midi. En attendant, les salariés ont refusé de reprendre le travail, et se sont rassemblés devant le site. "Il y a des personnes qui ont travaillé toute leur vie ici, avec pour seule compétence de savoir désosser de la viande, explique Stéphane Pierrot, représentant syndical CFDT au sein de l'abattoir. Et on va les lâcher sur un marché de l'emploi qui est catastrophique, dévasté dans la région."

Pascal Margerin, le maire de la commune, espère encore "un changement de destination" du site, pour à tout prix éviter une fermeture totale et le licenciement des 119 salariés. Ce qui représenterait un désastre pour la commune de 1 000 habitants. "C'est le désespoir..."

Car les possibilités de reclassement sont limitées, l'abattoir LDC le plus proche se trouvant dans la Sarthe. Le maire dénonce la stratégie du "profit" : "Ils viennent d'acheter un abattoir en Allemagne et un en Pologne. C'est de la délocalisation. Soi-disant, ce n'est pas pour le marché français... On importe un poulet sur deux, on n'est pas capables de faire du produit français, et on ferme nos abattoirs avec leur savoir-faire", s'indigne-t-il.

Problème : le secteur de la dinde est en crise, tous le reconnaissent. "C'est en forte baisse, les Français préfèrent manger du poulet, et il y a une forte concurrence de l'Espagne et de l'Allemagne", concède Stéphane Pierrot. La recherche d'un éventuel repreneur doit cependant se poursuivre jusqu'à l'été 2025, plusieurs mois après la fermeture du site.

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