REPLAY. Départementales 2021 : les trois choses à retenir du débat du Cher

France 3 Centre-Val de Loire se mobilise pour vous faire vivre la campagne des élections départementales 2020. Retrouvez en replay le débat animé par X. Naizet de France 3 et Michel Benoît de France Bleu, réunissant trois candidats dans des cantons du Cher. Le point sur les trois choses à retenir.

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Premier débat, et premier récapitulatif. Ce lundi 7 juin, France 3 Centre-Val de Loire a donné la parole à trois candidats aux élections départementales dans le Cher :

  • Véronique Fenoll, candidate Les Rrépublicains représentant la majorité départementale sortante dans le canton de Bourges-4
  • Hugo Lefelle, étiqueté socialiste au sein du rassemblement de la gauche Le Cher en commun, candidat à Bourges-3
  • Jean-René Coueille, candidat Rassemblement national à Saint-Germain-du-Puy.

1. Chute démographique et services publics

Après de courts échange sur les valeurs démocratiques, l'abstention et le mode de scrutin, les débats ont rapidement abordé la baisse de population dans le Cher, problème commun à de nombreux départements ruraux. En 2018, le département comptait environ 303 000 habitants, soit près de 20 000 de moins qu'il y a 30 ans.

D'emblée, les trois candidats sont d'accord : les services publics sont l'une des clés de l'attractivité du département. "Il y a une injustice à ce que les habitants de la ruralité qui paient autant d’impôts que les autres aient moins de services publics, que ce soit de l’éducation, de la poste, de la sécurité", énumère Jean-René Coueille.

Alors est-il possible, par exemple, de garder ouvert des collèges pour à peine 110 élèves, comme au Châtelet ? Pas un vrai problème pour Hugo Lefelle : "Qu'il y ait moins d'élèves ne coûte pas plus cher" au département (qui a la charge de l'entretien des collèges). Pour lui, l'important est de savoir si "l'Etat retirera ses moyens pédagogiques". "Comment attirer des habitants en disant : votre enfant fera une demi-heure de car le matin, une demi-heure l'après-midi ?", s'interroge-t-il.

Et même si le conseil départemental ne peut officiellement pas décider de l'ouverture d'une classe, "il est possible d'avoir un rapport de force pour maintenir ces services publics", ascène le candidat d'union de la gauche, faisant notamment référence à des combats menés par parents et élus avec succès à Bourges pour garder des classes ouvertes. Une mobilisation "de tous bords", précise Véronique Fenoll, appuyant un peu plus le consensus des trois candidats sur la question.

Un peu plus tard, cette question des services publics s'est pourtant heurtée à la problématique de la dette départementale, créant un vif débat entre la candidate de la majorité départementale sortante, et Hugo Lefelle, Jean-René Coueille se contentant de "faire crédit à la majorité qui a redressé les finances". 

Véronique Fenoll insiste ainsi sur le fait que, depuis le passage du département à droite en 2015 après 11 ans à gauche, "nous avons eu à cœur de travailler sur la stabilité de la dette. Il y avait 246 millions d’euros de dette en 2015, actuellement c’est 256." "Donc ça a augmenté", ironise Hugo Lefelle. "Je vous attendais", répond-elle du tac-au-tac. "Entre 2007, 2010 et 2014, le stock de la dette a augmenté de 87 millions d’euros. On a stabilisé la dette", affirme-t-elle. 

Une stabilisation qui n'est pas au goût du candidat socialiste : "L’action sociale, qui est le cœur de projet du département, ça repose sur une solidarité. Aujourd’hui, un enfant sur quatre dans le Cher vient d’une famille vivant sous le seuil de [bas revenus]. Avoir des critères financiers qui s’améliorent, est-ce qu’on peut s’en féliciter quand on ne peut pas répondre à la précarité qui augmente ?

Hugo Lefelle pointe également du doigt la baisse des subventions aux associations, les hausses d'impôts et la surcharge de travail pour les employés du département, tout en estimant "mécanique" que des "investissements de 15 ans [donc pendant que le Cher était à gauche] commencent à être amortis", témoignant d'un "effort pour moderniser le département" à l'époque. Véronique Fenoll dément de son côté l'accusation de surcharge de travail pour les agents, arguant que le budget de la masse salariale n'a baissé que de 500 000 euros (sur un total de plus de 70 millions).

2. Désertification médicale

Le sujet de la désertification médicale, annexe de la question des services publics, a rassemblé les trois candidats sur un constat commun : le Cher manque de médecins. Les libéraux ne sont plus que 220 dans le Cher, et ont pour un tiers d'entre eux plus de 60 ans. 

Première réaction de Véronique Fenoll : défendre le bilan de la majorité sortante, à savoir le soutien à l'implantation de maisons de santé pluridisciplinaires, la formation de médecins maîtres de stage pour des étudiants en médecine, ainsi que les aides aux logements. Un attiral pour elle nécessaire, car "on n'attirera pas les médecins en faisant une seule action". En supplément, la candidate Les Républicains souhaite une communication assidue entre l'université de Tours et l'hôpital de Bourges, pour y "accueillir le maximum d'internes pendant leur formation".

Tout en le saluant à demi-mot, Hugo Lefelle considère ce bilan insuffisant. "Est-ce qu'on a réussi à inverser la tendance ? On a à peine réussi à la freiner", considère-t-il. Le candidat de l'union de la gauche estime que "de plus en plus de jeunes aspirent à être salariés". Alors pour lui, la solution, c'est encourager au niveau local la politique de salariat des médecins, initiée par la région il y a un an et demi.

Une mesure en trompe-l'oeil, pour le candidat RN. "L'objectif est de 150, ils en ont recruté 7", souffle-t-il, tandis qu'Hugo Lefelle rappelle que "le recrutement n'a commencé qu'en janvier" 2021. Pour Jean-René Coueille, toutes ces solutions sont "un système de long-terme", permettant de rebondir après la résolution d'une urgence, mais pas de la résoudre. Il plaide ainsi pour le développement généralisé de la télémédecine.

Une mesure qu'approuve Véronique Fenoll, ajoutant la condition sine qua non de l'implantation de la fibre optique partout. "En 2025, on peut assurer que l'ensemble du département du Cher sera fibré", promet-elle.

3. Environnement

Autre promesse d'aménagement du territoire de la part de Véronique Fenoll : "Je veux rassurer les téléspectateurs [...] : la rocade de Bourges sera terminée. Le dernier quart est démarré, et il sera terminé sûrement dans le mandat suivant", après des années de plans sur la comète plus ou moins mis en échec. Attaqué sur le désengagement de la majorité régionale et de ses alliés écologistes de la construction de la rocade, Hugo Lefelle préfère renvoyer chaque collectivité à ses responsabilités : "Je ne suis pas choqué que la région privilégie ses compétences ferroviaires, comme le département n'est pas appelé à financer la ligne Bourges-Montluçon."

Le candidat de l'union de la gauche estime malgré tout qu'il "y a une vraie urgence sur le réseau routier", à l'instar de Véronique Fenoll, qui rappelle le budget conséquent que la majorité sortante a accordé à la rénovation des routes (+ 5 millions d'euros sur le budget 2021). Jean-René Coueille souhaite l'augmenter encore plus, rappelant que "80% des personnes de notre région se déplacent en voiture pour aller de leur lieu de vie à leur lieu de travail".

A la suite de la rocade, quitte à parler d'artificialisation du paysage, les débats ont abordé le délicat sujet des éoliennes. "Les éoliennes, c’est un système qui n’est pas rentable, qui pollue les sols et les paysages, et qui détruit les finances publiques", s'indigne Jean-René Coueille, usant d'arguments très controversés. Hugo Lefelle préfère laisser le choix aux collectivités encore plus locales que le département pour décider de l'implantation d'un parc éolien : "Quand les élus du territoire le soutiennent, et que les habitants le soutiennent aussi, il n’y a pas de raison de pas faire."

Le candidat RN soutient de son côté que "la seule solution pour avoir une électricité décarbonée et pas trop chère, c'est l'électricité nucléaire". Avant qu'Hugo Lefelle n'intime à Jean-René Coueille de "[rester] sur nos compétences" départementales, l'énergie revenant à la région.

Sur le reste des compétences du conseil départemental, le candidat d'union de la gauche insiste sur la nécessité de prendre en compte l'écologie : "La transition énergétique c’est une obligation pour notre pays. Il y a des objectifs fixés par la loi. Et au-delà même de la loi, philosophiquement, il faut y être favorable." Pour Véronique Fenoll, un bon moyen de l'appliquer est de "[réduire] la consommation d'énergie" en investissant "dans la performance énergétique". 

BONUS. Front républicain ou pas front républicain ?

Si le Rassemblement national ne possède aucun élu au conseil départemental sortant, le parti espère bien remporter des sièges cette année. A la question de savoir si elle fera faire barrage au RN, Véronique Fenoll affirme qu'"on dira qu'on est tout à fait opposés à ce que des élus RN siègent au conseil départemental", sans pour autant dire qu'elle appellera à voter pour un binôme de gauche. Une position un petit peu plus claire malgré tout que "les tribulations des caciques au national", dit-elle en référence probable aux récentes déclarations de Guillaume Peltier.

Un peu moins ambigu, Hugo Lefelle affirme que, "si on est en position d'empêcher l'élection d'un candidat Rassemblement national, on le fera". "La lutte contre l'extrême-droite est dans nos fondamentaux", justifie-t-il, faisant fi d'une précédente remarque de Jean-René Coueille. Car pour lui, "le Rassemblement national n'est pas un parti d'extrême-droite", preuve en est que ses listes sur le ministères de l'Intérieur sont estampillées RN et non extrême-droite, pointe-t-il. C'est oublier un peu vite que, lorsque le RN est allié à d'autres partis, le ministère applique l'étiquette... union de l'extrême-droite.

Retrouvez le replay du débat :

 

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