Mort d’Adeline Leroy : son ex-conjoint condamné et incarcéré pour des violences sur sa nouvelle compagne

Le 15 septembre 2021, Adeline Leroy, originaire de Vierzon, était retrouvée nue et inconsciente dans le coffre de la voiture de son conjoint à Perpignan. 10 jours plus tard, elle décédait à l’hôpital. Mis en examen pour « séquestration ayant entrainé la mort sans intention de la donner et mise en danger délibérée de la vie d’autrui », son compagnon de l’époque avait été laissé libre. Il vient d'être condamné à 24 mois d'emprisonnement ferme dans une autre affaire.

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À Vierzon, voilà presque trois ans que les proches d'Adeline Leroy alertent sur la dangerosité de l'individu, depuis qu'elle a trouvé la mort après avoir été enfermée dans le coffre de sa voiture. Pour la famille de la victime, la récidive était prévisible.

On savait qu’il était violent, on savait qu’il allait recommencer, mais personne ne nous croyait, on ne nous a pas entendus. On ne comprend toujours pas comment cet homme n’a pas été incarcéré après la mort d’Adeline.

Mélanie Leroy, la sœur d’Adeline

"Qu'il soit en prison, c'est un petit soulagement, au moins il ne fera de mal à personne... et d'un autre côté, on attend toujours un jugement pour Adeline", déplore amèrement Mélanie Leroy, la sœur d’Adeline, habitante de Vierzon (Cher), où Adeline Leroy est inhumée.

Mercredi 8 mai 2024, l'ex-conjoint a été interpellé pour "violences ayant entrainé une ITT inférieure à huit jours" sur sa nouvelle compagne. Cité par nos confrères de France 3 Occitanie, son avocat Me Christian Bayekola explique qu'"il regrette ce qu'il s'est passé. Il n'avait pas l'intention de la violenter. Il n'a pas conscience de ses actes". C'est le fils de la victime qui a prévenu la police. Celle-ci a dans un premier temps nié les violences de son compagnon.

Placé en détention provisoire depuis le 8 mai, jugé en comparution immédiate lundi 13 mai 2024, l'homme a été reconnu coupable des faits de violence et a été condamné à 24 mois d'emprisonnement par le tribunal correctionnel de Perpignan. À cela s'ajoute la révocation d'un sursis de six mois prononcé à son encontre dans une autre affaire. "C'est un délibéré satisfaisant eu égard à la personnalité de cet individu qui, à mon sens est d'une dangerosité extrême, qui avait pris le contrôle de la vie de ma cliente et n'en est pas à ses premières victimes. Comme l'a indiqué monsieur le procureur de la république, il est fort probable que d'autres victimes potentielles puissent arriver dans les années à venir", explique Me Laurent Maynard, avocat de la victime, interrogé par nos confrères de France 3 Pays catalan.

Incarcéré entre-temps pour d’autres violences

Cette condamnation n’est pas la première de l’ex-conjoint depuis la mort d’Adeline Leroy. L'homme est réputé violent, son casier judiciaire porte mention d’une vingtaine de condamnations pour divers motifs : cambriolage, extorsion, séquestration, abus de faiblesse. Après le décès d’Adeline Leroy, il est condamné en janvier 2023 à dix-huit mois de prison, dont six mois avec sursis, pour violences sur mineur de moins de 15 ans, commises sur l’enfant d’une ex-compagne. L’homme, âgé d’une quarantaine d’années, venait de purger cette peine et était libre depuis peu.

Au moment de la mort d’Adeline Leroy, le suspect avait dans un premier temps été placé sous le régime de témoin assisté. Une disposition qui avait révulsé la famille de la victime. "Adeline était sous emprise. Elle n’osait pas porter plainte parce qu’elle avait peur de lui. Il nous a aussi menacé quand on lui a ordonné d’arrêter les violences.

C’est vraiment incompréhensible qu’il n’ait pas été mis en examen tout de suite et emprisonné plus tôt, on savait qu’il allait recommencer.

Mélanie Leroy

 

Il dit qu’Adeline pouvait sortir du coffre où elle était enfermée, c’est faux, elle serait sortie si elle avait pu", raconte Mélanie Leroy.

"Ça bouge pas"

Trois ans après les faits, la mère et la sœur d’Adeline Leroy, parties civiles dans le dossier, désespèrent : aucune date de procès à l’horizon. "Ça bouge pas", regrette Mélanie Leroy. Sa mère et elle se disent "dans un grand flou", ont l’impression que l’instruction est au point mort. "Notre vie a été bouleversée, ma mère n’est plus la même personne. Tous les jours, elle va se recueillir sur la tombe d’Adeline. Nous avons besoin que justice soit rendue", ajoute-t-elle.

Si elle n’avait pas un petit-fils, elle se serait suicidée depuis longtemps.

Mélanie Leroy

L’avocat de la famille, Me Julien Audier-Soria confirme qu'un procès n'est pas à l'ordre du jour et que l'enquête est toujours en cours. Il explique que des actes d’instruction ont été réalisés récemment, mais se refuse à entrer dans les détails sous peine de violer le secret de l'instruction.  "Nous espérons simplement que les récents faits de violence, et cette dernière condamnation en date, permettront de regarder le dossier d’Adeline sous un nouveau jour", précise-t-il.

À l'heure où nous publions, le parquet de Perpignan n'a pas donné suite à notre demande d'information au sujet de l'instruction en cours sur la mort d'Adeline Leroy.

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