Une cérémonie était organisée ce mardi 7 mai au stade Gaston-Petit de Châteauroux, en hommage à Matisse, tué à l'âge de 15 ans il y a dix jours. Plus de 2 000 personnes se sont rassemblées.
Sur un air entraînant de Phil Collins, le cercueil blanc fait une entrée marquante. Tout respire le football, la grande passion de Matisse. Sur la bière, un logo du PSG. La chanson diffusée, Who Said I Would, accompagne d'ordinaire l'entrée sur le terrain des joueurs parisiens. Des footballeurs de la Berrichonne viennent déposer un maillot signé sur le cercueil. Et tout cela se passe dans le stade Gaston-Petit, à Châteauroux.
Entre 2 200 et 2 400 personnes se sont rassemblées dans l'enceinte sportive castelroussine pour rendre un dernier hommage à Matisse, ce mardi 7 mai. L'adolescent de 15 ans est mort le 27 avril dans le quartier Saint-Denis, tué de plusieurs coups de couteau. Ce samedi 4 mai, une marche blanche avait déjà réuni plus de 8 000 participants dans les rues de Châteauroux.
Le maillot de Mbappé, une vidéo de Giroud
Ce mardi, l'évènement était (un petit peu) plus intime. Nombre de proches, membres de la famille, amis sont venus rendre un dernier hommage à Matisse. "On s'est posé la question de l'église", mais "je ne suis pas croyant, Matisse ne l'était pas non plus", expliquait à France 3 le père de l'adolescent, Christophe Marchais, cinq jours avant la cérémonie. Alors que, "Gaston-Petit, il y allait dès qu'il pouvait pour soutenir la Berrichonne".
De nombreux officiels avaient aussi fait le déplacement, tout comme beaucoup d'anonymes, touchés par le tragique destin de Matisse. "Mon Matou, tu as vu le bordel que tu as foutu ici ? 8 000 personnes dans les rues de Châteauroux, Kylian qui t'envoie son maillot, Giroud qui m'envoie un message, Gaston-Petit aujourd'hui... Il n'y a que Monsieur le maire qui a tenu bon, en nous refusant un lâcher de loutres", a déclamé, presque dans un sourire, Christophe Marchais, derrière un pupitre où était représentée une loutre en maillot du PSG.
Le ton de la cérémonie était donc bien à l'émotion et à l'humour, aux souvenirs joyeux laissés par Matisse. "Mon Matou d'amour, mon super-héros. Tu avais le don de désamorcer toutes mes colères. La douceur de tes yeux calmait toutes mes angoisses", a dit sa mère, Cécile, entre deux sanglots. "Sache que je ne t'en veux pas, sois en paix, toi qui avais toujours peur de heurter quelqu'un, a complété son père. Tout ça n'est pas ta faute."
"On va retrouver la banane en ta mémoire"
Plusieurs personnes se sont succédé au pupitre pour rendre hommage à l'adolescent disparu. Des amis de la famille, des jeunes et des moins jeunes, sa professeure de français (pour un discours d'une dizaine de minutes très applaudi), ainsi que le président de la chambre des métiers et de l'artisanat (Matisse était apprenti dans un restaurant). Avec un message commun : "Tu laisses un vide immense derrière toi."
Et malgré le vide, la volonté affichée de repartir de l'avant. "On va retrouver la banane en ta mémoire", lui a promis son père.
Ma veste de cuisine rose qui te faisait marrer, j'en ai commandé une palette, je ne bosserai plus qu'avec cette couleur.
Christophe Marchais, père de Matisse, lors de la cérémonie en hommage à son fils
Et puis, "quand j'irai mieux, quand la force sera revenue, j'irai parler de toi, de qui tu étais, de ce qui t'est arrivé, pourquoi, comment... J'irai où il faut, les écoles, les maisons de jeunes, les foyers, à la télé - enfin, on fera un tri - peu importe. Que ton départ ne soit pas vain."
La cérémonie s'est achevée sur une ambiance aussi énergique que lors de "l'entrée sur le terrain" de Matisse. Sous les applaudissements, fournis, de la foule. Et, tandis que le cercueil ressortait du stade, jouait Eye of the Tiger, célèbre thème musical de Rocky III. Le public s'est dispersé après une ola, réclamée par la famille. Une cérémonie à l'image de Matisse.