L’hôpital de Vierzon ferme le service gériatrie et des lits en médecine générale cet été. Une décision prise face une situation tendue et exceptionnelle : l’impossibilité de remplacer le personnel et le manque structurel d’infirmiers.
Le manque d’infirmiers dans les établissements du Cher, comme un peu partout en France, conduit, cet été, à la fermeture supplémentaires de lits. A Vierzon, cette situation tendue a amené la direction de l’hôpital à prendre la décision de fermer un service entier. Celui de gériatrie. Soit 22 lits. Plus 6 lits supplémentaires dans les trois services de médecine.
Déjà en avril, 18 lits en chirurgie et en soin de suite et de réadaptation avaient été fermés en prévision de la période d’été. Aujourd’hui, la situation est tellement difficile que la direction de l’hôpital a été contrainte de fermer un service entier. " Avant l'été, nous savions que nous n'aurions pas assez de candidats pour combler tous les postes, " précise Sissi Deduit, directrice adjointe de l'hôpital. "Nous ajustons quotidiennement le nombre de lits aux besoins et à la présence de personnel. Quand il est impossible de remplacer un infirmier, nous sommes obligé de fermer des lits."
30 postes d'infirmier à pourvoir
L’été, il y a toujours un ajustement des capacités liées à la baisse d’activité et aux départs en congés d’été pour les personnels permanents. Depuis le Covid, la situation s’est aggravée. Malgré les revalorisations salariales obtenues lors du Ségur de la santé, le recrutement est difficile. Entre perte de vocation et changement de vie, la profession d'infirmier n'attire plus. En tout cas, à l'hôpital. A Vierzon, entre postes vacants et absences non remplacées, il manque 30 infirmiers pour maintenir les ouvertures de lits.
En plus du manque structurel d'infirmiers, l’absentéisme et la difficulté de recruter des remplaçants pour les titulaires partis en congé estivaux mènent à cette situation inédite. Un phénomène national qui touche au cœur les petites structures.
Les agents sont épuisés. Elles tombent comme des mouches
Sandrine Banderier, syndicat Sud solidaire
Pour Sandrine Banderier du syndicat Sud solidaire, "Le raz-le-bol est général. Les fermetures de lits l’été, ce n’est pas neuf. Mais là, nous en avons eu dès avril. Et fermer un service entier, c’est grave ! La qualité et la continuité des soins auprès de notre population n'est pas assuré."
L'intersyndicale CGT-FO-Sud a demandé à l'ARS de faire appel à la réserve sanitaire. Une décision déjà prise en 2018 à l'hôpital de Bourges, alors en manque de médecins. Pas sûr que la demande aboutisse. "Nous avons envoyé notre courrier lundi, comme une bouteille à la mer. Pour le moment, nous n'avons pas de réponse. A force, c'est décourageant," explique Mélanie Lotigie su syndicat FO.
Reste le recours politique, l'intersyndicale espère que le député de la 2ème circonscription du Cher, Nicolas Sansu, pourra faire entendre leur voix à l'Assemblée nationale et auprès du gouvernement.