En baisse dans le reste de la France, le nombre de demandeurs d'emplois en région suit la tendance, à quelques exceptions près.
Très légère baisse en Centre-Val de Loire, comme dans le reste de la France : Pôle Emploi a publié les derniers chiffres du chômage de l'année 2019.
Au troisième trimestre, quelque 200 personnes sont venues gonfler les rangs des demandeurs d'emploi de catégorie A* de la région, soit 125 180 personnes. Toutes catégories confondues (A, B, C*), c'est pourtant une tendance à la baisse qui se dessine et qui rejoint la courbe nationale : - 0.3% ce trimestre, et - 1.6% sur l'année.
Dans cette configuration, le Cher est le seul département a enregistrer une hausse du nombre de demandeurs inscrits à Pôle Emploi, avec +0.6% de bénéficiaires ce trimestre. La baisse la plus sensible a été enregistrée dans le Loiret, -0.7% .
Hausse des inscriptions pour "licenciement économique"
Dans le détail, le chômage a augmenté chez les plus de 50 ans, avec également une légère prévalence de la perte d'activité chez les femmes. Dans la région, ce trimestre a été marqué par une nette augmentation des arrivées pour licenciement économique : +8% des inscrits.
La région a en effet été marquée cette année par plusieurs fermetures emblématiques comme chez Konecranes, à Vernouillet ; DHL à Briare ou encore le feuilleton Arjowiggins à Bessé-sur-Braye, qui a eu un fort impact sur l'emploi dans le Vendômois. D'autres dossiers similaires devraient malheureusement leur emboîter le pas, à l'instar de la fermeture de la sucrerie de Toury.
Malgré cette hausse, les "fins de contrat" restent cependant le principal motif de l'inscription au chômage, près de 18%.
Un durcissement annoncé des règles d'indemnisation
La baisse constatée à l'échelle nationale ramène le taux de chômage à 8.3%, encore assez loin des 7% promis par le gouvernement pour la fin du quinquennat.
Pour respecter ses engagements, le gouvernement a choisi la voie du chiffre. La ministre du Travail Muriel Pénicaud compte sur sa réforme de l'assurance-chômage, dont le premier volet sur l'accès à l'indemnisation entre en vigueur au 1er novembre. A partir de cette date, il faudra avoir travaillé six mois sur les 24 derniers mois au lieu de quatre mois sur les 28 derniers. Le seuil permettant un rechargement des droits sera également de six mois contre un aujourd'hui.
Selon l'Unedic, cela pourrait avoir un impact conséquent sur le nombre de demandeurs d'emploi indemnisés, en particulier chez les jeunes qui ont des droits plus courts avec des salaires de référence plus faibles. Au cours de la première année de la réforme, 200 000 personnes se verraient ainsi radiées du droit à l'indemnisation. Par ailleurs, 210 000 devraient patienter 5 mois supplémentaire, et 300 000 verraient leur durée d'indemnisation diminuer.La @CFDT l’avait dit, les premiers chifffres tirés de l’étude de l’@unedic le confirment:un chômeur sur deux verra son allocation mensuelle baisser! Cette réforme est purement budgétaire. Ses conséquences seront désastreuses pour les plus précaires #droitdesuite #Assurancechomage
— Laurent Berger (@CfdtBerger) September 20, 2019
"Même avec six mois, on est un des pays les plus généreux d'Europe", a de son côté renvoyé Muriel Pénicaud, qui justifie ce durcissement par les "700.000 offres d'emploi disponibles tout de suite", qui ne correspondent pourtant pas toujours au profil des demandeurs d'emploi.
Vocabulaire*
- Catégorie A : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité
- Catégorie B : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant exercé une activité réduite courte
- Catégorie C : demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi, ayant exercé une activité réduite longue
- Catégorie D : demandeurs d’emploi non tenus de rechercher un emploi (en raison d’une formation, d’une maladie…) y compris les demandeurs d’emploi en contrat de sécurisation professionnelle (CSP), sans emploi ;
- Catégorie E : demandeurs d’emploi non tenus de rechercher un emploi, en emploi (par exemple, bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).