La fonderie de Bretagne dans l'impasse : chômage partiel et procédure devant le tribunal de commerce en vue

C'est un coup dur supplémentaire pour les salariés de la fonderie de Caudan. Ils ont appris qu'ils seraient le 7 janvier en chômage partiel. Cela concerne près de 200 salariés sur les 300 que compte l'usine. Et plusieurs signaux indiquent un arrêt rapide de la production.

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Aujourd’hui, c’était le retour des salariés de la fonderie de Bretagne à Caudan, dans le Morbihan, après des fêtes de fin d’années passés avec la boule au ventre. Un retour avec au programme un CSE extraordinaire en début d’après-midi, au cours duquel des décisions ont été prises pour maintenir un minimum d’activité au sein de l’entreprise : "Plus de la moitié de l'usine va être en activité partielle et la direction a décidé de faire passer ce qui nous reste en stock de matière brute à la finition pour les vendre et faire du cash pour tenir un ou deux mois de plus car d'ici quinze jours, nous serons en cessation de paiement", explique Maël Le Goff, secrétaire CGT de la fonderie.  

Chômage partiel durant deux semaines 

Il n’y aura donc que l’activité finition de la fonderie qui va tourner, pour finir les pièces déjà coulées et les livrer. Et à partir de ce mardi, 200 salariés sur les 300 que compte l’entreprise vont se retrouver au chômage partiel durant deux semaines, avec un maintien des salaires. L’entreprise peut tenir ainsi quelque temps mais d’ici une quinzaine de jours, elle a rendez-vous au tribunal de commerce. "Sous la protection du tribunal de commerce de Rennes, il y aura une tentative d'identification d'un potentiel repreneur avec, si possible, une reprise à la barre du tribunal.", résume Jérôme Dupont, le directeur général de la fonderie de Bretagne. 

"J'ai vu Renault délocaliser toute sa production"

Un plan de redressement se profile comme en 2009 pour l’entreprise. Pourtant un repreneur sérieux était sur les rangs mais Renault, principal client de l’entreprise représentant 95% de son chiffre d'affaires en 2024, n’a pas voulu garantir un minimum de commandes, faisant capoter un accord de reprise par le fonds allemand Private Assets. Les salariés se sentent aujourd’hui trahis par le constructeur, sans pour l’instant trop savoir où ils vont, car cette entreprise était une filiale historique de Renault… Renault dont l’Etat est actionnaire à 15% : "Renault c'est un constructeur français, qui se dit français, mais depuis que je suis ici, ça fait plus de 20 ans, j'ai vu Renault délocaliser toute sa production. Il n'y a plus rien qui est construit en France", souligne Maël Le Goff, secrétaire CGT de la fonderie. 

Préserver la trésorerie de l'entreprise 

"L'enjeu, c'est la préservation de la trésorerie de l'entreprise", a indiqué à l'AFP la direction générale de la fonderie de Caudan qui tient à "souligner la grande dignité des salariés et leurs représentants et dire que nous sommes tous révoltés qu'on puisse laisser tomber un projet sans réelle justification".
Mais les négociations pour que Renault s'engage à maintenir des commandes jusqu'en 2028 "sont aujourd'hui à un niveau de blocage", avait reconnu vendredi sur la radio RMC le ministre chargé de l'Industrie et de l'Energie Marc Ferracci. 

(Avec Gilles Raoult et AFP)

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