Les effets économiques du covid-19 continuent à se faire sentir, y compris en Centre-Val de Loire. Alors que toute l'Europe est entrée en récession, l'emploi se fait plus précaire, même si certains secteurs résistent mieux que d'autres.
Comme dans le reste du continent européen, la crise économique déclenchée par la pandémie du covid-19 a touché de plein fouet la France et la région Centre-Val de Loire, en particulier dans les domaines du tourisme et de l'industrie. Après les délocalisation annoncées dans le secteur aéronautique, c'est désormais le fabricant de produits issus du caoutchouc Hutchinson qui se prépare à supprimer jusqu'à 300 postes dans la région.
Une reprise timide
Pourtant, la reprise a bien commencé, d'après les données disponibles. "En juillet, la reprise de l’activité s’est poursuivie, à un rythme toutefois plus modéré que celui observé en juin", indique la Banque de France dans sa plus récente enquête conjoncturelle régionale mise en ligne le 13 août."La rentrée se passe mieux que ce qu'on aurait pu craindre", confirme sur le plateau de France 3 Centre-Val de Loire Alain Jumeau, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) du Loiret. Cette reprise est cependant en grande partie due à la mise "sous perfusion", notamment via le système de prêts garantis par l'Etat (PGE) d'un certain nombre d'entreprises. Lorsque cette béquille sera amenée à disparaître, certains craignent que le manque d'activité entraîne des faillites, et donc des suppressions d'emploi.Comme le mois dernier, tant dans l’industrie que dans les services, la vitesse de la reprise a été un peu plus rapide que ce que prévoyaient les chefs d’entreprise. Néanmoins, si les perspectives d’évolution de la demande restent dans l’ensemble favorables, les niveaux d’activité demeurent en deçà de la normale, avec des différences significatives d’un secteur à l’autre.
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Les intérimaires et les services en première ligne
Au premier trimestre 2020, selon les publications les plus récentes de l'Insee Centre-Val de Loire, la précarité a augmenté de façon inquiétante, alors même que le chômage poursuit plutôt sa baisse "en trompe l'oeil" de 0,4 point sur le premier trimestre."L’activité économique, après un coup d’arrêt entre mi-mars et mi-mai, reprend sans toutefois rattraper immédiatement les niveaux observés sur la période précédente", observe l'institution statistique. Au premier trimestre, "les effectifs s’écroulent dans le secteur intérimaire. De manière apparemment paradoxale, le taux de chômage continue de diminuer, pour s’établir à un niveau historiquement bas (7,3 %)." Au cours de l'été, le taux de chômage toutes catégories a diminué de 0,9% entre juin et juillet, mais la tendance sur trois mois est plutôt à la hausse (+0,6%).
En première ligne de ce recul de l'emploi, l'effectif intérimaire s'est effondré de 40,4% pendant le confinement, soit près de 15 000 emplois dans la région. Le secteur du service tertiaire marchand (hébergement-restauration, commerce etc.) a été globalement le plus touché hors intérim. Selon la plateforme de recrutement par intérim Qapa, deux secteurs se détachent nettement en septembre : celui du transport et de la logistique et celui du service à la personne et de la santé. En Centre-Val de Loire, 12% des 22 712 postes proposés par la plateforme concernent des aides à domicile.
Quelques secteurs moins durement touchés
En revanche, la construction semble le secteur le plus épargné dans certains départements, et compte même des effectifs supplémentaires dans l'Indre-et-Loire (où l'emploi total a chuté de 2,3% au premier trimestre). Après une baisse de l'activité de 75% pendant le confinement, les chantiers ont repris pour la plupart, sans avoir retrouvé une activité tout à fait normale. Au premier trimestre 2020, les autorisations de construction sont reparties à la hausse (+7,7%) mais les nouveaux chantiers de logement diminuent.Autre spécificité régionale, dans les services, la situation paraît "plus favorable qu'au niveau national" selon l'étude de la Banque de France. Les niveaux d'activités sont censés s'être stabilisés en août, à 94% en moyenne de l'activité de l'an dernier à la même période. Les carnets de commande des entreprises industrielles, quant à eux, restent en général en-deçà de la normale.