Et si, bientôt, vous ne galériez plus à trouver un médecin en Centre-Val de Loire ? L’idée fait rêver… la région va peut-être réussir à réaliser votre souhait
On entend souvent : « Tu cherches un médecin en Centre Val de Loire ? Eh bien, bon courage ». On se croirait presque dans une chasse au trésor pour dénicher un professionnel de santé qui accepte de recevoir de nouveaux patients.
Déjà, pourquoi ?
La région n’attire pas ? Ce n’est pas la région en elle même, mais plutôt, les zones blanches qui font fuir les jeunes praticiens. Les déserts médicaux ne sont pas uniquement médicaux. Comment attirer des médecins dans des zones rurales où tout ferme ? Et ce n’est pas la crise sanitaire qui va arranger les choses…
La région ne retient pas ? De jeunes médecins sont, tous les ans, formés par la faculté de Tours (en Indre-et-Loire), mais peu d’entre eux choisissent de rester malgré les sollicitations. Une fois qu’on a dit ça, il faut également savoir que le Centre-Val de Loire forme beaucoup moins de médecins par rapport à sa population que d'autres régions… et ça, évidemment, cela a une influence sur les déserts médicaux de la région.
Ensuite, nuancer
Avant de regarder les cartes des déserts médicaux publiés par le Guide Santé en novembre dernier, vous devez connaître les critères qui font des communes ou des villes des déserts médicaux, ou pas. (ou bien, lire notre article consacré à cette étude)
Pour être classée "zone sans difficulté", une commune doit cocher trois critères :
- le nombre de consultations en médecine générale doit être supérieur à 2,5 par an et par habitant,
- la première pharmacie doit être située à moins de 10 minutes de route,
- le premier effecteur de médecine d’urgence doit être situé à moins de 30 minutes de transport.
Si au moins un critère est manquant, la commune est considérée comme sous-dotée. Et si aucun des trois n'est coché, elle est classée en désert médical.
En Centre-Val de Loire, 41 communes apparaissent en rouge sur la carte, synonyme de "désert médical", soit 2,33% des communes de la région, et 0,5% de la population régionale. Ce sont, en effet, tous des villages de moins de 1 000 habitants, et ceux, en particulier, qui tournent même souvent autour de 250 habitants.
Comparé au reste des régions françaises, le Centre-Val de Loire semble s'en sortir assez bien, avec seulement une personne sur 200 résidant a priori dans un désert médical, au sens strict de la Drees (la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques).
Autrement dit, un peu plus de six communes sur dix dans le Centre-Val de Loire sont sous-dotées en soins médicaux. Les critères de la Drees ne prennent, par ailleurs, pas en compte la difficulté de trouver un spécialiste ou "de tomber sur le bon médecin au bon moment", explique-t-on du côté du Guide Santé.
Enfin, des solutions
Celle mise en lumière aujourd’hui, c’est celle que la région a décrétée il y a un an : salarier 150 médecins d’ici 2025. 150 postes créés pour lutter contre cette pénurie et financer par la région donc. En moyenne, cela revient à 30 créations chaque année.
Pour aller où et comment ? Dans des centres de santé régionaux, logique. En complément des maisons de santé pluridisciplinaires (communes et intercommunalités).
Les médecins seront donc payés par la région, ça ont l’a compris, mais où la région trouve-t-elle l’argent ? A la sécurité sociale. En réalité, lorsque vous allez chez le medecin, le prix de la consultation est pris en charge par la sécu. Et bien la région va récupérer ces montants (qu’elle estime entre 10 et 15 000 euros par an et par médecin) et va donc s’en servir pour financer les nouvelles recrues (et les frais à côté).
Elle n’est pas belle la vie ? Magnifique, mais reste à les trouver ces médecins. Si les premiers recrutements viennent d’être signés aujourd’hui au Centre de Santé de Jargeau (avec les Docteurs Denuc et Benmouffok, assistés de Mme Lapeyre, secrétaire médicale), qu’en est-il des prochains ?
Ce qui est sûr, c’est que la région est bien déterminée à les trouver, et à rendre à ses habitants l’accessibilité au système de santé français