Dissolution de l'Assemblée nationale : sans trop y croire, les députés se disent prêts à repartir en campagne

L'éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale refait surface dans le débat public. Les députés de la région se disent tous prêts à retourner devant les urnes. Mais personne ne semble vraiment croire à cette menace entretenue par le parti présidentiel.

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C'est un article du Journal du dimanche, paru le 5 novembre qui a (re) mis le feu aux poudres. Selon l'hebdomadaire, le parti présidentiel d'Emmanuel Macron se prépare à repartir en campagne pour de nouvelles élections législatives. Personne n'ose se prononcer sur une date, mais, selon le JDD, une dissolution de l'Assemblée nationale serait "inéluctable" à "moyen terme". 

C'est la deuxième fois que le sujet revient sur le devant de la scène depuis les élections, en juin dernier. En septembre dernier, c'est Emmanuel Macron en personne qui avait menacé d'une dissolution au cas où l’opposition voterait une motion de censure dans le contexte de la réforme des retraites. Un avertissement qualifié de "bluff" par de nombreux observateurs politiques qui a surtout permis au président de faire pression sur les députés Les Républicains pour qu'ils ne votent pas cette motion.

Alors, cette fois-ci, faut-il prendre l'information au sérieux ? À en croire le Journal du dimanche, oui. Selon l'hebdomadaire, le parti Renaissance "est prêt, dans les moindres détails" pour repartir en campagne.

Circulez, il n'y a rien à voir !

Du côté des députés de la majorité du Centre-Val de Loire, pourtant, on assure ne pas s'en préoccuper : "Si je vous dis que cela m'indiffère, je ne sais pas si vous le comprendrez, mais c'est pourtant vrai", balaie Christophe Marion, le député Renaissance de la 3e circonscription du Loir-et-Cher. "Je sais que mes opposants disent que, comme je suis sur le terrain, c'est que je fais campagne, car il va y avoir une dissolution. Mais c'est faux ! C'est juste comme ça que je conçois mon travail de député, c'était déjà le cas quand j'étais maire.

"Pour l'instant, je suis concentré sur le travail, je m'occupe du PLFSS [Projet de loi de financement de la sécurité sociale, NDLR], donc la dissolution ce n'est pas le sujet", embraye son homologue, Stéphanie Rist. La députée de la 1re circonscription du Loiret a tout de même pris le temps de visiter le marché de Saint-Denis le Val, le 13 novembre, tract à la main. 

De son côté, Caroline Janvier (2e du Loiret) se mouille - disons se trempe un orteil - un peu plus sur le sujet que ses collègues de l'Assemblée : "Une dissolution est probable au cours du mandat. Il faut qu'on se prépare et qu'on anticipe. Mais on ne se prépare pas plus aujourd'hui, qu'il y a trois mois ou que dans un an", assure-t-elle. 

Les trois députés s'accordent sur un point : en cas de blocage, il faudra dissoudre. "Ce n'est pas encore le cas pour le moment. Nous avons des outils constitutionnels comme le 49.3 qui nous permettent de légiférer. Mais la question qui se pose c'est : est-ce que l'on va pouvoir gouverner, notamment sur les textes après le budget", s'interroge Caroline Janvier. "Je pense que si ça bloque, il faudra dissoudre", confirme Stéphanie Rist.

Quitte ou double

Pour l'heure en tout cas, une dissolution serait un pari risqué. "À mon avis, en termes de sièges, on n’a pas grand-chose à perdre et pas grand-chose à gagner", ajoute Caroline Janvier. "évidemment, si on dissout pour avoir une majorité absolue, je signe immédiatement. Mais le risque, c'est aussi que le RN en sorte renforcé", complète Christophe Marion. 

Ce serait désespérant, on a autre chose à faire

Nicolas Forissier député LR de la 2e circonscription de l'Indre

Car pour les sondages, c'est bien le parti de Marine Le Pen qui sortirait gagnant d'une nouvelle élection législative. " En quelque sorte, c'est le Rassemblement national qui profiterait du crime. On pourrait revenir plus nombreux", se réjouit Mathilde Paris, députée RN de la 3e circonscription du Loiret et nouvelle porte-parole. "Nous sommes prêts à y aller. L'énergie est là !"  

Chez Les Républicains, en revanche, on est moins enthousiasmé à l'idée d'une dissolution : "Ce serait désespérant, on a autre chose à faire", argue Nicolas Forissier, député de la 2e circonscription de l'Indre. "Le sujet, c'est l'intérêt du pays et notre capacité à trouver des compromis pour faire avancer les choses", poursuit le député qui se dit prêt à retourner en campagne s'il le faut. 

Un discours que l'on retrouve chez le député de la Nupes, Charles Fournier (1re d'Indre-et-Loire) : "Cela ressemble plus à une opération de communication. Ceci dit, cela peut exister et il faut s'y préparer. Je pense surtout qu'il faut réfléchir aux voies possibles pour un parlement qui intègre la nouvelle donne :  une forme de proportionnelle imposée par les Français. Dissoudre serait une forme de refus de ce nouveau contexte".  

Quoi qu'on en pense, la dissolution est une arme à double tranchant. Jacques Chirac en fait la triste expérience en 1997. Il ordonne la dissolution en pensant la gauche trop divisée pour réussir à peser dans les élections. Résultats : le socialiste Lionel Jospin arrive à Matignon. À bon entendeur.

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