Epizootie de grippe aviaire : la région pour l'instant épargnée

L'ensemble du territoire français est passé en risque élevé à la grippe aviaire. De nouveaux foyers du virus H5N8 ont été détectés. Les restrictions dans les élevages s'étendent désormais à la France entière. Mais, soulagement dans la région : aucun cas n'a été recensé.

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La France a relevé mardi son niveau de risque de grippe aviaire à "élevé" après la découverte de nouveaux cas provoqués par des oiseaux migrateurs, ce qui entraîne de nouvelles mesures de restriction de mouvement et de confinement dans les élevages et des limitations pour la chasse.

L'ensemble du territoire est concerné après la découverte de foyers d'influenza aviaire H5N8, "hautement pathogène" pour les oiseaux, dans des élevages du Sud-Ouest et de cas dans la faune sauvage dans le Pas-de-Calais et en Haute-Savoie, a annoncé le ministère de l'Agriculture.

Ce choix a été motivé par "l'évolution rapide de la situation sanitaire en France et dans plusieurs pays d'Europe, et par la dynamique de propagation du virus", transporté par des oiseaux migrateurs, précise le ministère dans un communiqué.

Tant que les flux migratoires ne sont pas terminés, on peut avoir des oiseaux migrateurs qui se posent et meurent dans les zones humides ou en dehors (ministère)


Pour l'instant, la région Centre-Val de Loire n'est pas touchée par l'épizootie de grippe aviaire. Aucun cas n'a été recensé ce qui a conduit les autorités à assouplir certaines mesures (PDF).

L'ensemble du territoire français est passé mardi 6 décembre en risque élevé à la grippe aviaire. De nouveaux foyers du virus H5N8 ont été détectés. Les restrictions dans les élevages s'étendent désormais à la France entière. Mais c'est un soulagement pour les éleveurs de gibiers : les règles ont été assouplies. ©France 3 Centre-Val de Loire

Plusieurs pays touchés

Plusieurs pays européens ont déjà été touchés par le virus H5N8, dont la Suède, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Suisse, qui ont pris des mesures similaires.

"Tant que les flux migratoires ne sont pas terminés, on peut avoir des oiseaux migrateurs qui se posent et meurent dans les zones humides ou en dehors", risquant de disséminer la maladie, explique Loïc Evain, directeur général adjoint de l'Alimentation au ministère.

Le risque est relevé car la volaille domestique a été contaminée, y compris hors des zones humides, a-t-il ajouté.

Le risque "élevé" déclenche l'instauration de mesures de protection renforcées sur l'ensemble du territoire national : obligation de confinement ou de pose de filets pour empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages pour tous les élevages commerciaux de volailles et les basses-cours, interdiction de tout rassemblement de volailles vivantes, en particulier sur les marchés. 

Pour M. Evain, "il y a deux fronts en parallèle: il faut protéger les élevages d'une contamination par la faune sauvage, et une fois que la contamination est avérée sur la volaille domestique, il faut absolument éviter qu'elle ne se propage de volaille domestique à volaille domestique".

Prendre le virus de vitesse

Les éleveurs de volailles appliquent généralement les mesures sanitaires d'urgence, mais il est plus difficile d'informer les autres personnes concernées : les particuliers possédant une basse-cour privée ou les chasseurs.

Les préfets "ont fait passer des messages aux propriétaires de basse-cour par l'intermédiaire des maires", a expliqué M. Evain.

Concernant la chasse, les lâchers de gibiers d'eau à plume sont également interdits sur tout le territoire.

Les lâchers de faisans et de perdrix d'élevage (qui ne sont pas des gibiers d'eau) destinés à la chasse peuvent être autorisés mais à une distance raisonnable de plans d'eau.

Même si le virus ne présente aucun danger pour l'homme et que canards et autres volailles restent consommables, cette épizootie est un nouveau coup dur pour la filière déjà frappée par une épidémie et une suspension de l'élevage au printemps dernier.


Cette mesure drastique avait permis de venir à bout du virus, au prix d'une perte de production de 25% pour la filière foie gras et d'un coût global estimé à 500 millions d'euros pour l'ensemble de la filière, qui attend toujours que la France retrouve son statut de pays indemne de la grippe avaire.

Ce statut est en effet indispensable pour pouvoir exporter vers de nombreuses destinations en dehors de l'Union européenne, en particulier le lucratif marché japonais.

Le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog) s'est montré rassurant mardi: "Il y aura bien du foie gras pour les fêtes de fin d'année", dit-il dans un communiqué.

"L'épisode de 2015 a permis à la filière et aux éleveurs d'acquérir une forte expérience de cette maladie animale et les a conduits à adopter des mesures de biosécurité drastiques qui leur permettent aujourd'hui de lutter efficacement contre sa propagation : il faut aller plus vite que le virus", ajoute le Cifog.



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