Parler règles reste tabou dans notre société. Guillaume Levil brise avec humour et lucidité ces interdits liés à la féminité dans son documentaire "les vénérables dessous".
Le documentaire "Les vénérables dessous" est à voir sur France.tv.
Willo et Guillemette sont deux jeunes femmes engagées. Pour s'affranchir des standards de beauté et des clichés, elles ont créé leur propre marque de sous-vêtements. Elles revisitent les sous-vêtements féminins trop sacralisés.
Willo crée des sous-vêtements menstruels très sexy pour vaincre le tabou lié aux règles.
Guillemette propose de la lingerie faite main en commercialisant des patrons de soutien-gorge afin que les clientes se réapproprient leur corps et leurs envies.
Dans les deux cas, le but est de se sentir libre d'exister malgré les jugements environnants, grâce à la remise en question de ces dessous si vénérables. Ces jeunes femmes, certes sont des entrepreneuses et des commerciales, mais aussi des militantes.
Respecter la poitrine selon Guillemette
Depuis quelques années, la tendance "no bra" s’est affirmée. Elle s’est même accentuée depuis le premier confinement. Les femmes ont été séduites par cette libération. Beaucoup ont abandonné le soutif ou privilégie les matières confortables.
Guillemette ne milite pas pour le port du soutien-gorge. Elle permet aux femmes de créer leurs propres vêtements grâce à ses patrons.
J'en ai marre de voir des femmes souffrir à cause de bouts de tissu.
Guillemette
Guillemette a décidé de se développer en proposant des kits entiers contenant non seulement un patron de lingerie, mais aussi la matière première pour œuvrer. Elle a pour projet de créer des patrons pour des femmes ayant subi une mastectomie.
Libérer les fesses selon Willo
Deux tiers des jeunes filles dans le monde qui découvre les règles n’ont pas été informées. Dans la plupart des religions, les règles sont taboues… Le tabou vient du sexe, de l’endroit où le sang coule. Les règles auraient même des pouvoirs maléfiques selon certaines croyances…
50% des femmes souhaitent porter autre chose qu’une grosse culotte pendant les règles. Forte de cette étude de marché, Willo ne se contente pas de créer une marque de culotte ! Non ! Elle veut "libérer les fesses"… car "le sang ne coule pas par les fesses". On ressent bien qu'à travers la commercialisation de son tanga menstruel, il y a plus qu'un simple dessous, il s'agit là d'un acte féministe libérateur. Et cet aspect libérateur et respectueux va dans tous les sens de la création de la marque.
J'ai mes règles pendant un quart de mon temps, donc j'ai le droit de me sentir bien aussi à ce moment-là !
Willo
Willo utilise les réseaux sociaux comme personne, elle montre des corps de toutes les formes, toutes les couleurs, toutes les rondeurs, afin de changer les regards, et les matériaux sont respectueux de l'environnement. Sa clientèle est une clientèle plutôt jeune (mais pas que) avec un caractère libéré.
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Pour remplacer tampons et autres serviettes jetables, de nombreuses protections sont désormais proposées : cup (ou coupe) ou culotte menstruelle. Les femmes peuvent choisir des alternatives plus saines et surtout adaptées à chacune.
Un documentaire culotté
Après un premier opus sur la contraception masculine "Le Problème du pantalon", le réalisateur a eu un déclic : il lui fallait réaliser un deuxième opus sur la féminité. Il a décidé de suivre des personnages féminins qui décident d’agir face aux jugements portés sur leurs sous-vêtements... ou sur l’absence de sous-vêtements. Avec humour, il a tenté de brisé le tabou. Le but n’est évidemment pas de ridiculiser le sujet, mais plutôt de le désacraliser, comme l’invite déjà à le faire le titre légèrement ironique. Le documentaire « Les vénérables dessous » est un regard sociétal porté sur les règles et les seins.
► "Les vénérables dessous", un documentaire de Guillaume Levil produit par La Boite à Songes, France Télévisions, TV Tours, dans le cadre du COM Centre-Val de Loire coordonné par Ciclic à voir sur France.tv.