Entre gel du printemps et destructions liées à des désherbants non conformes, les betteraviers de la région Centre-Val de Loire ont eu quelques frayeurs pour la récolte 2021. Au final, elle s'annonce plutôt bonne, en tout cas bien meilleure qu'en 2020.
La campagne betteravière 2021 débute cette semaine et se poursuivra jusqu'au début du mois de décembre. Après quelques frayeurs liées à la météo et à l'usage de produits de désherbage non conformes, la récolte de cette année s'annonce sous les meilleurs hospices.
Une année 2020 sinistrée par la jaunisse et la sécheresse
En 2020, 89.000 tonnes de sucre ont été produites, contre 103.000 tonnes en 2019. Près de 50 % de la récolte a été perdue. Cette perte de rendement s'explique notamment par un épisode de sécheresse très dense, mais surtout par la jaunisse, une sorte de puceron vert qui s'attaque à la betterave. Pour les betteraviers, ce fût une année catastrophique. Même si en 2021, la jaunisse a encore frappé à certains endroits, les dégâts restent très minimes.
Une année 2021 marquée par une météo difficile et des désherbants non conformes
En avril 2021, un épisode de gel a détruit jusqu'à 90 % des jeunes pouces de betteraves, impactant 17.000 hectares de culture dans les régions Centre-Val de Loire et Grand-Est. 9.000 hectares ont pu être resemés sur 14.000. Par la suite, le temps a été favorable. Au final, le rendement pourrait être égal ou supérieur à celui des années précédentes, hormis 2020.
"Après le gel, les sucreries ont mis à disposition des agriculteurs des semences qu'ils gardaient en réserve", explique Patrick Langlois, président FNSEA du Loiret. "Nous avons eu peur qu'il y ait ensuite un épisode de sécheresse, mais la pluie par la suite a été bénéfique pour les betteraves. Donc, par rapport au début de la saison, la campagne s'annonce plutôt bien. On devrait retrouver des chiffres équivalents à 2019 si tout va bien."
S'ajoute au gel, l’usage de deux produits de désherbage non conformes qui a impacté 6.600 hectares de surfaces betteravières. La Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) a contraint les producteurs à détruire leur culture impropre à la consommation.
Une baisse de volume, mais une récolte plus élevée que l'an passé
« Les aléas qui ont frappé cette saison entraîneront une baisse des volumes disponibles qui néanmoins devraient être plus élevés que l’an passé", souligne toutefois Olivier Leducq, directeur de Tereos sucre Europe. "Au démarrage de cette nouvelle campagne, nous poursuivons nos efforts pour valoriser au mieux les productions betteravières de nos coopérateurs en exploitant notre dispositif industriel qui permet d’adapter le mix sucre-alcool aux fluctuations de la demande sur nos différents marchés". La société Tereos est l’un des leaders mondiaux du marché du sucre. Dans son usine d’Artenay (Loiret), la sucrerie transforme 1,2 million de tonnes de betteraves par an.
La campagne betteravière démarre le 23 octobre pour la sucrerie de Pithiviers-en-Vieil et le premier octobre pour celle d'Artenay. Elle devrait durer une centaine de jour.
La hausse du cours mondial du sucre de bonne augure pour les producteurs Français
Depuis environ cinq ans, la betterave est malmenée, mais l'augmentation récente du prix du sucre au niveau mondial (environ 420 euros la tonne), en partie dûe à la chute de la production brésilienne, est plutôt de bonne augure pour les betteraviers Français : " L'augmentation du prix du sucre au niveau mondial redonne des perspectives pour l'avenir", ajoute Patrick Langlois. "Cela va surtout compenser les perte de l'année dernière".