Gouvernement de Michel Barnier : le ministre démissionnaire du Logement, Guillaume Kasbarian, pourra-t-il sauver son poste et ses projets de loi ?

Nommé ministre délégué au Logement en février 2024, Guillaume Kasbarian attend encore de savoir s'il restera ministre dans le gouvernement bientôt formé par Michel Barnier. France 3 s'est entretenu avec le ministre démissionnaire pour parler de ses projets dans le contexte actuel.

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S'il ne survit pas à un imminent remaniement, Guillaume Kasbarian aura fait un passage plus que rapide au ministère du Logement. Nommé le 8 février 2024 au sein du gouvernement Attal, le ministre démissionnaire ne sait toujours pas s'il gardera son poste ou réinvestira son siège à l'Assemblée nationale, en tant que député Renaissance de l'Eure-et-Loir.

Porteur de la polémique loi "anti-squat" lorsqu'il était député, Guillaume Kasbarian espère voir ses derniers travaux poussés à leur terme. Notamment le projet de loi "sur le logement abordable", qui promet notamment d'"assouplir" la loi SRU en intégrant les logements intermédiaires dans les quotas de logements sociaux à bâtir. Là aussi, un dossier qui a fait bondir le monde du logement social et les associations luttant contre le mal-logement, mais qui pourrait trouver des soutiens à droite, dans une Assemblée recomposée et sous un gouvernement Barnier.

Nommé en pleine crise du logement, Guillaume Kasbarian a parlé à France 3 de sa manière d'envisager la suite, sur les plans personnel et politique, alors que Michel Barnier vient d'investir Matignon ce jeudi 5 septembre.

France 3 : Quel sera votre rôle, maintenant que Michel Barnier, homme de droite, est Premier ministre ? Vous comptez rester ministre ?

Guillaume Kasbarian : Je ne répondrai pas à titre personnel. Je préfère seulement être du côté de ceux qui mettent de l'huile dans les rouages plutôt que du côté du blocage. Je veux féliciter le Premier ministre, je souhaite sa réussite dans l'intérêt des Français. Et je veux lui apporter mon soutien, notre soutien, dans la tâche qui l'attend.

Maintenant, je souhaite que notre formation politique participe au gouvernement, à cette coexistence menée par le Premier ministre. Au président de mon groupe, Gabriel Attal, en lien avec le Premier ministre, de déterminer quelles sont les conditions de cette participation. Je souhaite que nous soyons acteurs, que je sois au gouvernement ou au Parlement.

France 3 : Pensez-vous que les thématiques que vous avez portées au ministère du Logement trouveront un écho dans la politique du futur gouvernement Barnier ?

Guillaume Kasbarian : Deux textes que j'ai portés en tant que ministre sont en bout de procédure législative. Celui sur la réglementation des meublés touristiques a été voté dans les deux chambres, il suffit de convoquer une commission mixte paritaire pour sécuriser son adoption. Pareil pour le texte sur la conversion accélérée des bureaux en logements. C'est mieux que du prêt à l'emploi.

Le troisième texte, qui vise à mettre fin au logement social à vie et donne aux élus des outils pour attribuer des logements sociaux aux classes moyennes, n'a été adopté qu'en commission au Sénat. Mais je suis convaincu qu'on peut avoir une majorité. Il y aura des débats vifs, mais c'est un texte compatible avec le logiciel de la droite républicaine. Maintenant, c'est au Premier ministre de décider s'il souhaite faire prospérer ce texte, d'y faire des ajouts. La balle est dans son camp.

France 3 : Lors de la passation de pouvoir avec Michel Barnier, Gabriel Attal est apparu frustré, estimant que son passage à Matignon fut "trop court". Vous qui avez été nommé en février 2024, vous êtes sur la même ligne ?

Guillaume Kasbarian : Je partage totalement le sentiment de Gabriel Attal, c'est court. J'arrive au terme de cette période avec le sentiment d'avoir fait beaucoup dans le temps imparti. Nous avons fait prospérer beaucoup de sujets en un temps record, j'ai le sentiment du devoir accompli dans une situation de profonde crise du logement.

Et en même temps, c'est trop court pour réaliser l'ensemble des chantiers. J'aurais souhaité mener tous les textes à leur terme, jusqu'à promulgation, et les voir infuser sur le terrain. Mais j'ai un sentiment d'espoir : au vu du positionnement politique de Michel Barnier, je pense que les travaux que mon équipe et moi n'avons pas pu porter au bout pourront prospérer. Ce n'est pas un sentiment de frustration totale.

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