La base de Sécurité Civile de Nogent-le-Rotrou, en Eure-et-Loir, fait état d'un nouveau cluster. 76 cas positifs étaient recensés vendredi 26 février, 146 personnes étaient cas contacts.
C'est le deuxième cluster recensé dans cet établissement en moins de six mois. Le 26 février dernier, l'unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), dénombrait 73 cas positifs au Covid-19 selon nos sources qui resteront anonymes. "Il y avait 146 cas contacts sur les 400 ou 500 personnes travaillant au sein de la brigade". Une situation d'autant plus délicate que l'Eure-et-Loir fait partie des 23 départements placés sous la "surveillance renforcée" du gouvernement.
"Personne ne porte le masque au sein du régiment"
Selon nos interlocuteurs, le port du masque au sein du régiment "est une véritable utopie". Les militaires sont contraints de venir travailler à la caserne "alors qu'il pourrait n'y avoir que les gens utiles". Qui plus est, toujours selon nos sources, les personnes testées positives étaient autorisées à rester au régiment. Ce cluster n'est donc pas une réelle surprise.
Souvent, on est jusqu'à vingt, sans masque, dans le même bureau. Les entrainements en feu de forêt continuent sans qu'aucune précaution ne soit prise.
Pourtant, la Préfecture d'Eure-et-Loir assure le contraire : "les gestes barrières et les mesures de prévention y sont respectés". Aucun membre du personnel n'a eu besoin d'être hospitalisé et les cas positifs sont "isolés pendant que les familles sont tenues au courant de l'évolution de la situation". Une information quelque peu nuancée par nos sources : "ils ont aussi renvoyé une partie des cas contacts chez eux mais s'agissant de militaires, ils sont tous repartis un peu partout en France", ce qui n'aide pas à entiguer l'épidémie.
Des militaires contraints de continuer l'entrainement pour se tenir prêts
Les militaires de l'unité d'instruction et d'intervention de la sécurité civile de Nogent-le-Rotrou peuvent être envoyés partout dans le monde pour prévenir et protéger la population. Ils constituent des renforts lorsqu'une zone géographique encourt un risque technologique, naturel mais aussi, ironiquement, sanitaire. Avec un tel nombre de cas positifs, "plus personne n'était apte à aider" pendant la dernière semaine de février. "Les équipes continuaient à faire du sport ensemble parce qu'il faut continuer à se tenir prêt".
Aujourd'hui, la Préfecture du département assure que les entrainements sont suspendus jusqu'à nouvel ordre et que l'unité est complètement opérationnelle. Nos sources ne sont pas si optimistes. "Elle est en partie opérationnelle parce les chefs ont réussi à trouver du personnel à droite à gauche. La reprise du travail s'organise doucement et devrait concerner tout le monde d'ici la fin de la semaine prochaine". De plus, des tests effectués ce mercredi 3 mars auraient révélé de nouveau cas positifs, continuant ainsi de faire grimper les chiffres de l'Agence Régionale de Santé...