La cantine à 12 euros, c'est non pour la préfecture d'Eure-et-Loir

La décision avait provoqué une levée de boucliers chez les parents d’élèves et la colère du maire de Chartainvilliers. Le doublement du tarif de la cantine scolaire a finalement été retoqué par la préfecture.

À Chartainvilliers, la cantine scolaire devait passer de 6 à 11,92 euros. Une décision prise par la Communauté de communes des Portes euréliennes, qui jugeait que Chartainvilliers l’ayant quitté pour rejoindre Chartres Métropole, un tarif « extérieur » devait lui être appliqué. Une hausse jugée finalement "non-conforme à la législation et à la réglementation en vigueur" par les services de l’Etat.

Une victoire, mais en demi-teinte

Les conclusions de la préfecture pointent un possible vide juridique, qui risque de continuer à alimenter la discorde : "aucune convention n’a été formalisée entre la commune, compétente en matière de restauration scolaire, depuis sa sortie de la collectivité en 2018 pour rejoindre Chartres Métropole, et les Portes euréliennes d’Ile-de-France, qui interviennent donc comme prestataire de services au bénéfice des enfants de Chartainvilliers".

De son côté, les Portes euréliennes affirme que la convention de 2014 la liant à Chartainvilliers serait caduque, à partir du moment où la municipalité est sortie de la Communauté de Communes... Mais pour le maire de Chartainvilliers, Alain Boutin, cela ne tient pas, car cette convention ne fait référence qu'à "un regroupement pédagogique".

La restauration scolaire souffre d'un important déficit financier

Pour Alain Boutin, "rien n'est donc réglé". Il déplore qu'il n'y ait toujours aucun contact avec les Portes euréliennes. Et rappelle le fond du problème :" Ils me réclamaient de combler un déficit de restauration scolaire sur les années 2019, 2020, 2021 et 2022 (...) C'était 98 000 euros : une sacrée somme. J'ai demandé des explications, des chiffres précis et à partir de là, la communication s'est dégradée". Pour autant, le maire ne met pas en cause le déficit en lui-même, mais souhaite des justificatifs pour appréhender le problème et se justifier auprès de ses administrés.

Des parents d'élèves toujours dans l'incertitude

Du côté des parents d'élèves concernés, même son de cloche. Le soulagement laisse place à l'appréhension. Camille Blanc, qui a initié une pétition rassemblant plus de 1 100 signatures, a immédiatement réagi sur son Facebook : "nous sommes heureux, parents d’élèves et habitants de Chartainvilliers, d’avoir eu gain de cause sur une décision davantage politique qu’économique". Mais elle rappelle que rien n'est fait : "on sait très bien qu'ils cherchent actuellement des solutions plus légales. Ce qu'ils veulent, c'est récupérer de l'argent". 

Comme le maire de Chartainvilliers, elle voudrait que le dialogue reprenne avec la Communauté de communes des Portes euréliennes. Face aux difficultés financières, elle explique même "être prête à payer un peu plus, mais que ça reste cohérent : 1 ou 2 euros". Pour autant, comme d'autres parents, elle n'a pas remis ses enfants à la cantine. Elle attend qu'il y ait une communication claire sur les futurs tarifs.

Quant au Conseil communautaire des Portes Euréliennes, il explique simplement avoir "pris connaissance du courrier du préfet et l’étudier".

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