L'improbable candidature d'une petite ville pour accueillir le futur stade du PSG

La course pour accueillir le futur stade du Paris Saint-Germain (PSG) a commencé. Les candidatures affluent, mais celle de la Ville de Châteaudun (Eure-et-Loir) fait figure de drôle de surprise.

La proposition a de quoi faire sourire. Et pourtant, elle a tout ce qu'il y a de plus sérieux. Le maire sans étiquette de Châteaudun (Eure-et-Loir), Fabien Verdier, a adressé une proposition au président du PSG, Nasser al-Khelaïfi, le 26 février dernier, offrant des terrains pour la construction d'un stade de 60 000 places, rapporte le journal l'Équipe.

Cette initiative intervient alors que le PSG a annoncé vouloir quitter le Parc des Princes, son stade historique, pour en construire un nouveau. Le club parisien vise en priorité des friches industrielles pour limiter les recours, et plusieurs sites, y compris des candidatures spontanées de communes, sont à l'étude, dont celle de Châteaudun.

Contacté, Fabien Verdier, le maire sans étiquette de cette ville d'environ 13 000 habitants a d'abord accepté une demande d'interview avant de finalement renoncer : "On ne peut pas, pour l'instant, livrer des explications sur ce dossier", fait savoir son entourage.

Le 8 mars dernier, il estimait auprès de nos confrères de l'Écho Républicain que le jeu en valait la chandelle : "Même si nous avons une chance sur mille, il faut la tenter. On ne sait jamais. La passion footballistique est toujours très forte à Châteaudun".

Prix du m2

Dans un document de présentation, la Ville met en avant ses atouts. En plus d'un prix au m2 inférieur à Châteaudun qu'en Île-de-France, la municipalité vante son aérodrome civil en cours de rénovation. Avec sa piste d'environ 2,3 km, il pourrait accueillir les avions du club et faciliter le retour des supporters parisiens vers la capitale, mais au risque de créer une aberration écologique.

Selon nos confrères de l'Équipe, le document mentionne également la possibilité de créer une gare TGV sur le trajet menant vers Tours et Bordeaux. Une autre manière de faire venir les supporters parisiens vers l'Eure-et-Loir. Mais là encore, la proposition à ses limites.

Beaucoup de TGV

Les TGV français les plus grands pourront bientôt accueillir 740 personnes au maximum. Or, le PSG espère la construction d'un stade d'une capacité de 60 000 places. En admettant qu'un tiers des supporters utilisent ce moyen de transport, il faudrait alors 28 des plus gros TGV français, tous les 15 jours, pour acheminer les passionnés à destination.

Un défi d'autant plus grand que les matchs européens se déroulent les mardis et mercredis alors que la plupart des supporters parisiens travaillent.

Pas plus long en voiture ?

Pour ceux qui n'auraient pas de jet privé ou qui ne souhaiteraient pas prendre le train, il resterait alors la voiture (ou le vélo pour les plus courageux). Malgré une distance d'environ 130 kilomètres de la capitale, le maire souligne dans sa lettre que l'Eure-et-Loir est limitrophe des Yvelines et de l'Essonne au sud-ouest de l'Île-de-France, rapportent nos confrères du journal sportif.

Argument supplémentaire, le trajet en voiture du Sud parisien vers Châteaudun ne serait pas plus long qu'un trajet aux heures de pointe entre le nord de la capitale et le Parc des Princes. Certes, mais cela entraînerait mécaniquement un trajet beaucoup plus long pour les supporters du Sud qui habitent aux portes de l'actuel stade.

Et c'est encore plus vrai pour ceux du Nord, qui auraient la lourde tâche de descendre jusqu'au sud de Paris avant de rejoindre Châteaudun. Mais après tout, quand on aime, on ne compte pas...