De ce mardi 9 au jeudi 11 novembre, la qualité de l'air est dégradée en Eure-et-Loir, et dans le nord du Loiret, du Loir-et-Cher et de l'Indre-et-Loire. En cause : des températures fraîches, un manque de vent et des émissions importantes.
Il fait froid, il n'y a pas de vent, les chauffages tournent à fond, presque autant que les moteurs thermiques des voitures. Autant dire que le cocktail est détonant pour obtenir un pic de pollution aux particules fines PM10. C'est ce qu'annonce ce mardi 9 novembre la préfecture d'Eure-et-Loir, une situation qui devrait se poursuivre jusqu'à jeudi... au moins.
"Un dépassement du seuil d'information et de recommandation fixé à 50 µg/m" pour la journée de mercredi "sur les départements de l'Eure-et-Loir et du Loiret" est ainsi signalé par les services de l'État. Ce seuil est défini comme le "niveau de concentration [...] au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé humaine des groupes particulièrement sensibles de la population".
La préfecture alerte sur "l'apparition ou l’aggravation de divers symptômes (allergies, asthme, irritation des voies respiratoires, effets cardio-pulmonaires…)" pendant le pic chez les personnes vulnérables et sensibles.
Un couvercle sur la région
Le principal responsable de cette situation ? Le froid, tout simplement. Car ces derniers jours, il a fait "plus chaud en altitude qu'au niveau du sol, surtout le matin et le soir", explique Patrick Mercier, ingénieur d'études chez Lig'Air, le réseau de surveillance de la qualité de l'air en Centre-Val de Loire. Résultat : "un effet de couvercle", qui retient les particules fines au niveau du sol.
Ces PM10 ne viennent pas de nulle part non plus. Avec les températures fraîches de ce mois de novembre, les "chauffages sont intenses", y compris ceux au fioul ou au bois, aux fortes émissions de particules fines. À cela s'ajoute un vent très faible ou orienté nord-est, qui emporte les particules de région parisienne vers l'Eure-et-Loir et les fait stagner au-dessus de la Loire.
Amélioration possible vendredi
Si bien que Lig'Air prévoit une "mauvaise" qualité de l'air sur presque tout l'Eure-et-Loir, ainsi que sur le nord de la vallée de la Loire dans le Loiret, en Loir-et-Cher et en Indre-et-Loire. Un pic d'air de "très mauvaise" qualité est prévu sur le Drouais, là où l'influence de la région parisienne se fait la plus prégnante.
Selon les prévisions du réseau de surveillance de la qualité de l'air, la situation pourrait s'améliorer jeudi, avec un repli de la pollution uniquement sur l'Eure-et-Loir, Orléans et l'extrême-nord du 41. Avant une possible fin de pic, à la faveur d'un "flux d'air pouvant virer au sud-sud-est et envoyer la pollution vers la Picardie", précise Patrick Mercier.
Les services de l'État recommandent aux personnes vulnérables ou sensibles à la pollution atmosphérique :
- de limiter les activités physiques et sportives intenses, tant en plein air qu'en extérieur,
- de limiter les déplacements sur les grands axes routiers et à leurs abords en période de pointe,
- de prendre conseil auprès de son pharmacien ou de consulter son médecin en cas de symptômes ou d'inquiétude.