Indre-et-Loire : Grand Bœuf, un nouveau label rouge pour une viande de qualité issue des élevages tourangeaux

Du bon, du local et de l'équitable, la viande de bœuf tourangelle se distingue avec un label rouge officiellement lancé en cette rentrée 2021. Le Conseil départemental et la Chambre d'agriculture portent cette initiative dont vont bénéficier, pour l'instant, essentiellement les collégiens

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La sortie du dispositif "zone défavorisée" (indemnité compensatoire de handicap naturel, ICHN) a été un gros coup dur pour nombre d'éleveurs tourangeaux :

"On a fait des audits auprès d'une centaine d'éleveurs pour en mesurer l'impact, explique Richard Courtigné, éleveur à Brèches (Nord-Ouest du département) et élu à la Chambre d'Agriculture 37. Cela représentait en moyenne 7800 € en moins par exploitation. Certains éleveurs ne prélevant que 350 à 400 € par mois ! Il fallait absolument trouver un moyen de sortir du marasme qui règne dans notre profession..."

Richard Courtigné a ainsi lancé l'idée d'un label rouge départemental, pour redonner un peu d'espoir aux éleveurs locaux :

"Cela ne pouvait que passer par une meilleure rémunération. Pour un prix du marché fixé à 4 € le kilo, on a décidé de mettre 60 centimes de plus pour les éleveurs de notre nouvelle filière. Sachant que le cahier des charges du label entraine un surcoût de 15 à 20 centimes par kilo."

Pour intégrer cette filière labellisée, un éleveur doit en effet se soumettre à un cahier des charges rigoureux : les animaux doivent grandir naturellement, être en prairie au moins 7 mois par an et bénéficier d'étables spacieuses. Nourris en grande partie d’herbes et de fourrages naturels issus à 80% de la ferme, leur alimentation doit être riche en oméga 3, à base de lin. Des exigence de la filière « Bleu Blanc Cœur » à laquelle s'est associé le label Grand Bœuf .

Les collégiens en première ligne pour déguster le "Grand Bœuf"

Le Conseil départemental d'Indre-et-Loire, qui travaillait justement à un projet de "bien-manger" dans les collèges de Touraine, s'est évidemment intéressé à ce dispositif :

"Avec la loi EGalim, il faut 50% de produits durables et de qualité dans les assiettes des cantines, explique Alain Anceau, vice-président du CD 37, en charge du plan alimentaire. Les conditions sanitaires et environnementales de production doivent être améliorées. Et nous avons en Touraine des éleveurs qui veulent aller de l'avant et faire une viande locale de qualité. Les conditions sont réunies."

Dès cette rentrée, 37 collèges, 4 communes et 3 EHPAD du département vont ainsi s'approvisionner en viande labellisée "Grand Bœuf de Touraine". Et cela devrait encore augmenter, les établissements qui ne figurent pas encore dans la liste sont pour l'instant en contrat avec d'autres fournisseurs.

Négociations à venir pour toucher davantage de consommateurs

Du côté des producteurs, "25 éleveurs ont adhéré à cette démarche, ce qui nous assure déjà un potentiel de 400 bêtes à l'année", se réjouit Richard Courtigné. Mais le porteur du projet entend aller plus loin :

"L'objectif est que les deux-tiers des vaches de réforme du département soient labellisées. C'est-à-dire environ 2000 vaches de réforme sur les 3500 issues des élevages tourangeaux. Il faut savoir que, rien que pour la restauration collective en Indre-et-Loire, le besoin est de 12 000 bêtes par an !"

L'éleveur espère bien convaincre, entre autres, SODEXO, gros fournisseur de repas dans la restauration collective, ou la Région, qui, elle, est responsable des lycées. Et Alain Anceau estime que certains morceaux "nobles" pourraient être orientés vers les boucheries ou la grande distribution.

Seule entorse, dans ce projet, au "100% made in Touraine", l'abattoir de Bourgueil n'était pas aux normes et pas dimensionné pour intégrer le dispositif. C'est à Vendôme, dans le Loir-et-Cher, que sont abattues les bêtes labellisées.

Mais pour Alain Anceau, "le bilan carbone est positif, on reste dans la proximité avec des exploitations situées à moins de 100 kilomètres du lieu d'abattage."

Et  sutout pour l'élu du CD 37, l'esprit de la loi EGalim est parfaitement respecté :

Les quatre critères qui font ce label vont dans le sens de la loi : la meilleure rémunération des éleveurs, la qualité gustative du produit, la santé des consommateurs et le bien-être animal

Alain Anceau, vice-président Conseil départemental d'Indre-et-Loire

 

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