La Direction Régionale des Affaires Culturelles a porté plainte en 2017 contre les propriétaires de ce monument classé. Ils ont détruits, au cours des travaux, des vestiges historiques.
"Il suffit de comparer les photographies avant-après pour comprendre l’étendue du désastre. Celui-ci est tel qu’il n’y a aucune possibilité de remettre les lieux dans leur état d’origine." Le journaliste de la Tribune de l'Art Didier Rykner a révélé le 30 avril en exclusivité une affaire bien embarrassante pour le Clos-Lucé.Le Clos-Lucé défiguré
A l'origine : une plainte de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la DRAC, contre les propriétaires actuels du château. Ils ont, sans autorisation, réalisé d'importants travaux dans ce monument classé, détruisant des vestiges du XVIII° siècle.
Les motivations sont évidents : avec 100 000 visiteurs depuis le début de l'année, le Clos-Lucé a largement surpassé ses chiffres de fréquentation habituels. "Dans un bâtiment où on parle de la présence de Léonard de Vinci, le XVIII° siècle ça fait un peu tache. Mais c'est à peu près tout ce qu'il en reste d'historique, puisque le château a été reconduit plusieurs fois" explique Didier Rykner, joint par France 3 Centre.
Un atelier présenté comme celui de Léonard a même été créé de toutes pièces. "Inutile de dire qu’on n’a pas la moindre idée où était exactement l’atelier de Léonard, ni à quoi il ressemblait. Ce qui est certain en revanche, c’est que ce n’était pas à ça" peut-on lire dans l'article.
Joint par France 3, le journaliste explique : "En réalité, cette affaire est connue. La mairie d'Amboise est au courant, au ministère de la Culture les gens sont au courant... Ça a été un peu compliqué, ce n'est pas le genre de choses que les gens aiment révéler."
Le président et les "vandales"
Didier Ryker interpelle dans cet article Emmanuel Macron, qui doit s'y rendre demain en visite. "Moi, ce qui me paraît très embêtant, c'est que le président est forcément au courant de cela. Il compte faire passer une loi d'exception pour s'asseoir sur le code du patrimoine, et demain il déjeune avec quelqu'un qui est mis en cause par les service de l'Etat pour avoir vandalisé un monument historique."
Il regrette que l'affaire semble traîner en longueur. "Je pense que la famille Saint-Bris a beaucoup d'amis... Le président va déjeuner chez eux, c'est bien qu'ils ont des relations. J'ai très peur que cette plainte ne soit classée. Pourtant les faits sont avérés, et les photos sont évidentes."