En raison de l'inégalité salariale entre les hommes et les femmes, la newsletter féministe "Les Glorieuses" a calculé le jour symbolique à partir duquel les femmes travaillent gratuitement. Cela commence aujourd'hui, 6 novembre, à 11h25.
À partir d'aujourd'hui, les femmes travaillent gratis. Compte tenu des écarts de salaires entre les hommes et les femmes, la newsletter Les Glorieuses, a calculé qu'à partir du 6 novembre à 11h25, les femmes travaillent gratuitement.
Pour arriver à une telle conclusion, le média féministe s'appuie sur les chiffres Eurostats de 2021. L'agence publique européenne constate que l'écart de rémunération entre les femmes et les hommes est de 15,4%, en France (contre 12,7% en Europe).
À partir de ce lundi #6Novembre11h25, les femmes travaillent "gratuitement".
— Elodie Jauneau (@ElodieJauneau) November 6, 2023
Selon le collectif @Les_Glorieuses, si les femmes gagnaient chaque heure autant que les hommes, elles auraient déjà atteint ce lundi 6 novembre leur salaire annuel actuel. https://t.co/qStNGlpaBM
En convertissant cette statistique en jours ouvrés, "les femmes pourraient s’arrêter de travailler le 6 novembre à 11h25 si elles étaient payées avec un taux horaire moyen similaire aux hommes tout en gagnant ce qu’elles gagnent aujourd’hui (toujours en moyenne) à l’année", indique Les Glorieuses.
Du moins mauvais en Centre-Val de Loire
Selon les statistiques de l'Insee, publiée en mars 2023, la région Centre-Val de Loire est la région de France métropolitaine (hors région parisienne) où les femmes salariées sont les mieux rémunérées avec un revenu salarial mensuel médian légèrement supérieur à 1 500€ (hors Île-de-France et Corse).
Si les écarts de rémunération sont plus faibles en Centre-Val de Loire, le revenu salarial médian des femmes reste inférieur de 11,4% à celui des hommes en 2020.
Triple peine
Comment expliquer de tels écarts alors même que l'égalité homme-femme est un principe constitutionnel depuis 1946 ? D'abord elles sont en moyenne plus éloignées des postes les plus rémunérateurs. Par exemple, une seule personne sur cinq des 1 % des salariés les mieux rémunérés du privé est une femme.
Ensuite, elles intègrent des entreprises moins rémunératrices dans des secteurs moins lucratifs. Ainsi, les postes de secrétaires sont occupés à 95% par des femmes, tout comme les professions d'aides à domicile, d'aide ménagères ou d'assistantes de direction.
Enfin, il reste les employeurs peu scrupuleux qui ne respectent tout simplement pas la loi sur l'égalité salariale et sont rarement rattrapés par la Justice.
Les femmes représentent en France 90,4 % des infirmières, 87,7 % des sages-femmes et 65,7 % du corps enseignant. Ces emplois de soin et d'éducation, très féminisés, ont été cruciaux ces dernières années pour la France (crise Covid) et ces emplois sont essentiels pour le maintien de notre cohésion sociale.
Les Glorieuses
Revalorisation des salaires et éga-conditionnalité
Pour lutter contre ces inégalités, le média Les Glorieuses propose plusieurs propositions. La première consiste à conditionner l'accès aux marchés publics ou aux subventions publiques au respect de l'égalité salariale au sein de la structure : "Cette mesure à zéro euro permet de s’assurer que le budget alloué par les fonds publics n’accentue pas les inégalités."
La newsletter préconise également de "revaloriser les salaires des emplois où les femmes sont les plus nombreuses" et de "soutenir un congé parental équivalent pour les deux parents". Une manière de combler l'inégalité qui se creuse à la naissance du premier enfant, comme l'a démontré la Prix Nobel de l'économie, Claudia Golbin.