Des ONG environnementales ont déposé une série de recours dans 23 départements, dont l'Indre-et-Loire, contre des arrêtés autorisant la chasse pendant le confinement pour limiter les dégâts aux cultures, estimant qu'ils permettaient au contraire la "chasse de loisir".
L'Association pour la protection des animaux sauvage (Aspas) et la Ligue de protection des oiseaux (LPO) ont déposé des référés (procédure d'urgence) et des actions au fond devant les tribunaux administratifs de 23 départements, dont l'Indre-et-Loire, a indiqué Me Mathieu Victoria.
Pour la durée du confinement, pendant lequel la chasse est interdite, le ministère de la Transition écologique a autorisé des prélèvements de sangliers et de cervidés et "exceptionnellement" d'autres espèces chassables qui pourraient provoquer des dégâts sur les cultures, mais uniquement à cette fin et sur demande de l'autorité administrative.
"Sous couvert d'intérêt général, on permet aux chasseurs de s'adonner à la chasse de loisir"
La Fédération des chasseurs et certaines organisations agricoles comme la FNSEA ont souhaité que d'avantage de dérogations soient accordées. Me Victoria a notamment estimé "qu'autoriser la chasse à la battue implique par nature des regroupements, interdits par les restrictions sanitaires" et jugé que les dérogations accordées dans certains départements concernaient trop d'espèces, citant des autorisations de chasse à la palombe, au mouflon ou au chamois.Selon l'avocat, même les espèces "classées nuisibles ne sont pas susceptibles de provoquer de nombreux dégâts à cette période de l'année, puisqu'il y a peu de
cultures". "Sous couvert d'intérêt général, on permet aux chasseurs de s'adonner à la chasse de loisir", a-t-il estimé, citant l'exemple du département de l'Oise, où la préfecture a annoncé mercredi avoir interdit la chasse dans deux communes à la suite de violations des règles sanitaires par des chasseurs qui ont organisé le weekend dernier des repas collectifs.
La préfecture de l'Oise a complètement interdit la chasse dans deux communes du département à la suite de violations des règles sanitaires le week-end dernier par des chasseurs qui ont organisé des repas collectifs #AFP pic.twitter.com/RnqybDifPn
— Agence France-Presse (@afpfr) November 18, 2020
Malgré le confinement, la pression sur les espèces vulnérables ou en voie d'extinction ne s'est pas relâchée. Le 16 novembre, une femelle ibis chauve, espèce en danger d'extincion, a été abattue par un chasseur en Toscane alors qu'elle tentait de terminer sa migration.