Depuis août 2022, Cécile Ferreira, bricoleuse et créatrice hors pair, customise les vieux meubles. Installée à Montlouis-sur-Loire, sa "petite déco" ne désemplit pas. Que ce soit pour acheter ou pour créer du neuf avec du vieux, les apprentis bricoleurs apprécient la démarche
Acheter en vrac, trier ses poubelles, utiliser des bocaux et des consignes, se procurer des vêtements de seconde main, c’est bien, mais pour la déco ? Après 14 ans dans le marketing, Cécile Ferreira s'est lancée dans une curieuse aventure : créer une recyclerie de meubles.
"Chiner, c'est ma passion, et, en 2021, au moment de la covid, j’ai eu envie de la faire partager en créant des ateliers. Je voyais tous les meubles déposés aux encombrants voués à la destruction, alors j’ai décidé de leur donner une autre chance." Elle est allée voir une association en charge du ré-emploi, où on lui a signifié qu’elle n’entrait dans aucune case. Il fallait qu'elle créée une structure de son côté.
On m’a découragée en me disant que c’était une excellente idée, mais pas suffisamment porteuse. La vente de mobilier dans les recycleries ne représente que 10% de leur chiffre d'affaires.
Cécile Ferreira
Elle s’est accrochée et a fini par monter son entreprise. Depuis sept mois, surfant sur la vague vintage, sa boutique tourne. Elle personnalise et propose savoir-faire et expertise. "Je suis heureuse, car les gens ont souvent de mauvais réflexes, ils jettent. Ils n’arrivent pas à se projeter. Ici, je n’achète aucun meuble, on me les donne et c'est toujours de la qualité : j’ai des maies du 19ᵉ siècle, vieillottes, mais, une fois bien relookées, elles deviennent magnifiques. "
En France, huit personnes sur dix possèdent des meubles de seconde main. Leur détournement permet de réduire l’impact des déchets. Et si poncer, peindre, faire une patine ou poser un pochoir ne s’improvise pas, dans l’atelier de 36 m2, les conseils fusent. "Il faut plus de patience que de talent", estime Cécile Ferreira. "Je suis là pour proposer mes astuces, par exemple, ici, un bouton à la place d’une poignée." Son imagination est sans limites ; elle fait partie de ces des artisanes à l’âme de poétesse.
Pari réussi
Elle s’est accrochée et a fini par monter son entreprise. Depuis sept mois, surfant sur la vague vintage, sa boutique tourne. Elle customise et propose savoir-faire et expertise. "Je suis heureuse, car les gens ont fréquemment de mauvais réflexes, ils jettent. Ils n’arrivent pas à se projeter. Ici, je n’achète aucun meuble, on me les donne et c'est toujours de la qualité : j’ai des maies du 19ᵉ siècle, vieillottes, mais, une fois bien relookées, elles deviennent magnifiques."
Pour ceux qui ont deux mains gauches, un devis est proposé. Un atelier débutant permet d’apprendre à reconnaître le bois, d'autres sont libres ; elle s’adapte. Yves vient ainsi régulièrement chez elle, car il n'a ni les outils ni l’espace nécessaires chez lui. Récemment, deux sœurs ont vidé la maison de leur mère tourangelle, décédée, et ont donné les meubles à Cécile. Quand elles ont vu le résultat, elles ont immédiatement voulu les racheter, mais presque tout était vendu. Cécile a réussi à sauver deux pièces : pour l’une, un porte-revues et pour l’autre, un vieux coffre-souvenir.