PORTRAIT. Qui est Anais Bourgoin, médaillée de bronze sur 800m aux championnats d'Europe d'athlétisme ?

Après avoir brillé aux championnats d'Europe d'athlétisme en Italie ce 12 juin 2024, Anaïs Bourgoin revient sur son parcours, de Vendôme à l'Italie en passant par les commissariats de Paris.

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Médaille de bronze autour du cou, Anaïs Bourgoin est désormais déterminée à participer aux JO de Paris 2024. Ce qui était une ambition est maintenant devenue un réel objectif. Pourtant, la jeune athlète de 27 ans, n'avait jamais imaginé de faire de l'athlétisme son métier. Retour sur un début de carrière étonnant. 

"Au début, je faisais du triathlon mais je n'étais pas très forte en natation donc je n'ai pas pu rentrer en sport-études donc je me suis tourné vers l'athlétisme", explique-t-elle. Ce goût de courir lui a été transmis par sa mère : "j'étais souvent seule avec ma mère donc dès qu'elle allait à l'entraînement, j'allais avec elle. J'étais souvent à vélo pour l'accompagner courir", se rappelle l'athlète de 27 ans. 

À 14 ans, après avoir déménagé près de Bordeaux, elle intègre le sport-études à Talence en athlétisme. Elle suit ensuite un parcours assez classique en participant aux championnats de France de chaque catégorie, dans lesquels elle remporte plusieurs courses et où elle inscrit régulièrement son nom sur les podiums. Pour autant, la perspective d'en faire son métier n'était pas dans son esprit.  "J'aimais vraiment ça, mais j'ai toujours voulu entrer dans la police. Je n'avais jamais pensé à faire de l'athlétisme mon métier, j'ai toujours voulu assurer mon avenir"

Entrée en école de police à 20 ans

Après avoir obtenu son bac, Anaïs Bourgoin quitte la Gironde pour Paris et y passe les concours d'écoles de police en 2018. Elle obtient ses diplômes et entame sa carrière, sans arrêter de pratiquer l'athlétisme durant son temps libre. Elle brille lors des championnats nationaux, et se hisse régulièrement sur les podiums de 800 et 1500m. Des performances qui ne lui permettaient pas d'accéder aux championnats internationaux. "Je n'étais pas super loin mais mon niveau n'était pas suffisant. Sur le moment, je ne m'en rendais pas forcément compte, j'étais habituée à faire mon travail et à m'entrainer à côté, je n'étais pas autant investie que lors de ces deux dernières années", détaille-t-elle. 

Le premier point de bascule intervient il y a deux ans lorsque qu'elle fait "vice-championne de France Elite sur 1500m mais vraiment à rien de la première place. Je me suis dit qu'il y avait quand même quelque chose à faire", se rappelle l'athlète. Elle enchaine ensuite plusieurs belles performances, notamment en parvenant à se qualifier aux championnats d'Europe de Cross en relais. Mais durant les championnats hivernaux de 2022, "je me rends compte que je suis hyper fatigué et que je n'arrive plus à m'exprimer". Un premier tournant pour elle qui entraine une réflexion sur son avenir. 

Le tournant en mars 2023

Policière à la BAC dans le 18ᵉ arrondissement de Paris, l'athlète française décide alors de mettre de côté son métier pour se concentrer à 100% sur l'athlétisme et le 800m. "Je me suis posée la question si je devais arrêter de travailler ou arrêter l'athlétisme ? Je ne ressentais pas l'envie d'arrêter de courir donc je me suis dit, tant pis, je vais arrêter de travailler", explique-t-elle. En mai 2023, elle prend donc une disponibilité sans rémunération et se consacre pleinement à l'athlétisme. 

"J'ai vraiment pris la décision toute seule. J'en ai évidemment parlé avec ma famille et mon entraîneur. J'avais besoin de savoir si j'avais les capacités d'aller plus loin. Il y croyait donc je me suis dit que j'allais tenter le truc", déclare Anaïs Bourgoin. 

Je pensais déjà aux Jeux. Je me suis dit que c'était possible. Les Jeux étaient plus une ambition qu'un objectif.

Anaïs Bourgoin.

Dès le mois de mai, la préparation se durcit et s'intensifie avec un stage d'un mois en Afrique du Sud. Après avoir mis de côté son travail, l'athlète et son entourage ont dû faire appel à des sponsors pour assurer un niveau de revenus tous les mois en complément de l'aide reçue par son club de l’entente Franconville Césame dans le Val d'Oise.

Un détachement bénéfique

Grâce à ce détachement de sa vie professionnelle, elle parvient donc à se hisser aux championnats d'Europe. "J'étais tout le temps en déficit de sommeil, j'étais stressée la journée avec mon travail. Maintenant cela me parait facile. Je me lève le matin, je cours, je mange, je fais une sieste, je cours de nouveau puis je fais mes soins", résume l'athlète de 27 ans. 

Une nouvelle préparation qui lui a permis de briller aux championnats d'Europe en Italie. Pour celle dont l'objectif était de se hisser en finale avant la compétition, le contrat est largement rempli. "J'étais à l'aise, mes jambes tournaient bien donc c'était hyper agréable. Je ne me suis pas pris la tête, je n'ai jamais pensé au chrono. Je pense que c'est aussi ça qui m'a aidé... Quand on court après des minimas, c'est compliqué et ça perturbe", explique l'athlète sur ses performances en séries et en demi-finale. 

Même plusieurs jours après, j'ai eu mal à réaliser. Par rapport à la vie que j'avais il y a un an, ça paraissait peu probable.

Anaïs Bourgoin

Après avoir battu son record personnel lors de la demi-finale (1"58"65), la Vendômoise a pu aborder sa finale avec confiance pour remporter une médaille de bronze, son premier podium européen. "Je m'y attendais pas du tout. J'avais besoin de confirmer ma performance de la demi-finale pour montrer que ce n'était pas du hasard", savoure-t-elle.

La qualification pour les JO n'est pas encore assurée

Désormais, c'est cap vers les JO de Paris. "J'y pense tous les jours, tout le temps. C'est devenu un objectif", clame Anaïs Bourgoin. Pour autant, sa qualification aux Jeux n'est pas encore assurée. Pour être certaine de sa participation, elle devra faire partie des trois meilleures sur le 800m en dessous d'un certain chrono. Par contre, si plus de trois filles atteignent le temps requis, "ce sera le podium de championnat de France Élite qui sera pris en compte".

Ces championnats de France du 800m se dérouleront à Angers du 28 au 30 juin. Au vu de sa détermination et du chemin déjà accompli, nul doute que l'athlète mettra tout en œuvre pour courir au Stade de France l'été prochain. 

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