Un nouveau quartier à Joué-lès-Tours en lieu et place de la friche abandonnée par les usines Michelin : on en sait aujourd’hui un peu plus sur l’ambitieux projet des Carmeries. A terme, 5 000 emplois devraient y être créés et 2 500 habitants pourraient s’y installer.
Depuis la fermeture partielle de l'usine Michelin de Joué-lès-Tours, en 2013, cette friche de 19 ha s’est longuement cherché une nouvelle vocation. Après l’abandon de plusieurs projets, notamment dans le secteur logistique, le choix s’est finalement porté sur la création d’un nouveau quartier combinant bureaux, logements, commerces et services. Ce quartier, créé de toutes pièces, arrive alors que le celui des Deux Lions est désormais presque totalement achevé. Mais il se veut cette fois-ci pensé globalement, dès sa conception.
Pour y parvenir, plusieurs opérateurs se sont mis autour de la table : la ville de Joué-lès-Tours et la Métropole, bien sûr, mais aussi la Société d’équipement de Touraine, une société d’économie mixte connue pour remplir le rôle d’aménageur au service des collectivités du département, et aussi Exia, un promoteur basé à Orléans. La maîtrise d’œuvre urbaine a été confiée au cabinet Clément Blanchet, à qui l’on doit notamment l’aménagement du plateau de Saclay, en région parisienne.
Premier défi, dépolluer le site après plus de 50 ans de présence de la manufacture de pneumatiques. Avec un fort risque de présence d’hydrocarbures et d’amiante. L’entreprise clermontoise avait promis de laisser un terrain propre après son départ. La bonne surprise c’est qu’elle semble avoir tenu promesse : les nombreux sondages opérés sur toute la superficie du site n’ont révélé que très peu de matière à dépolluer. Autant d’économies permettant d’oxygéner le projet, en allégeant sa densité en bâtiments.
Renouer avec la nature environnante
L’une des forces de ce projet, c’est de parier sur une mixité fonctionnelle. Il ne s’agit pas ici d’aboutir à une concentration de logements ou de bureaux, mais de tenter de marier ceux-ci avec une offre importante de services et de loisirs de façon aussi harmonieuse que possible, dans un cadre renouant avec la nature environnante.
Pour Clément Mignet, directeur de la Société d’équipement de Touraine (SET), "Il s’agissait avant tout, sur cette vaste friche urbaine quasi désertique, de renaturer, de ramener de la biodiversité. Mais il fallait également se poser les bonnes questions en matière d’énergie, de modes de déplacement. Et nous sommes allés plus loin dans notre réflexion et nous avons décidé de réemployer la quasi-totalité des matériaux présents sur le site."
Ainsi, les Carmeries s’organisent autour d’un vaste parc de 1,7 ha qui se veut "un véritable poumon vert du quartier qui sera relié aux différents îlots bâtis par des voies de circulation douce". Des transports alternatifs à la voiture ont ainsi été imaginés, avec notamment une large place faite aux pistes cyclables, tandis qu’une réflexion est d’ores et déjà engagée pour une connexion au réseau de transports en commun. Il est même envisagé d’y créer une halte ferroviaire dans le cadre du projet de Service express métropolitain actuellement en gestation.
Coût du projet : environ 50 millions d’euros pour les aménagements publics et de 500 à 600 millions d’euros d’investissements des opérateurs privés qui interviendront dans le cadre de projets tertiaires et de logements.
Premiers coups de pioche pour les Carmeries, dans un an tout juste. Les premières livraisons pourraient intervenir courant 2028 et se prolonger jusqu’en 2040.
En attendant, une enquête publique sera lancée à partir du mois de mars 2024.
Les Carmeries en chiffres
- La surface totale du quartier sera de 19 ha
- 200 000 m2 de surface totale de plancher, dont la moitié pour des bureaux, 75 000 m2 pour les logements et 25 000 réservés aux commerces, services et loisirs
- 2 ha réservés pour les espaces verts (par cet trame verte)
- 1200 à 1300 logements seront construits, abritant 2500 habitants.
- 5000 emplois y sont prévus
Retour aux sources
Ne dites désormais plus « site Michelin » mais les Carmeries. Le nom donné à ce quartier était celui d’un lieu-dit situé jadis à proximité des lieux, avant que la zone d’activités Gutenberg et l’usine Michelin ne s’implantent, en 1960.