Covid-19 : le vaccin nasal développé à Tours attend des fonds pour démarrer ses essais cliniques sur l'Homme

Après la présentation de résultats prometteurs sur des rongeurs exposés au variant Delta, le vaccin nasal de l'université de Tours s'est doté d'une startup, chargée de récolter des fonds. Objectif : les premiers essais sur l'Homme d'ici à la fin de l'année.

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De petit projet prometteur, le vaccin créé par des chercheurs de Tours est en train de se tailler une stature de candidat sérieux dans la lutte contre le Covid-19. C'est en tout cas le message qu'ont souhaité faire passer plusieurs scientifiques et autres pontes de la recherche médicale et pharmaceutique impliqués dans le développement du projet. Lors d'une conférence de presse commune ce jeudi 20 janvier, ils ont assuré préparer les premiers essais cliniques en fin d'année, après une collecte de fonds très importante.

En septembre dernier, l'équipe avait déjà présenté des résultats "encourageants". Leur candidat-vaccin, injecté sous forme de spray dans le nez, infiltre les muqueuses, développant une défense à l'endroit même où le virus fait son entrée dans le corps. Conséquence : "une réponse immunitaire très forte", presque "stérilisante", qui serait capable de bloquer l'infection avant qu'elle ne descende dans les poumons, comme l'explique Isabelle Dimier-Poisson.

Directrice de recherche à l'université de Tours en charge du projet, elle estime que les potentiels avantages d'un tel vaccin seraient multiples. Il permettrait, par sa réponse rapide, de diminuer le risque d'apparition de variants en intervenant avant que le virus ne puisse se reproduire.

L'espoir d'un vaccin universel

Et puis sa conservation aisée (à température ambiante) pourrait permettre de le distribuer plus facilement aux pays du Sud, dont la couverture vaccinale reste très faible. "On pourrait croire que ce vaccin arrive trop tard, mais on voit bien que l'épidémie n'est pas terminée, et que la couverture vaccinale globale doit encore être atteinte", note Philippe Mauguin, PDG de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement. 

Les premiers résultats d'expériences menées sur des souris et des hamsters tendaient à démontrer une efficacité contre l'infection, contre les formes symptomatiques, et même contre la transmission de la souche de base. De nouveaux tests sur des hamsters vis à vis des variants Bêta et Delta semblent aboutir à "une forte capacité neutralisante des anticors induits", assure Isabelle Dimier-Poisson. Faisant naître l'espoir d'un vaccin universel, dont l'efficacité ne varie pas selon les variants. Des tests sur Omicron sont toujours en cours.

Le vaccin à administration nasale représente une voie, si ce n'est l'unique voie, de recherche capable de nous faire revenir à une vie pré-pandémique.

Isabelle Dimier-Poisson

Une autre incertitude vient de la durée d'efficacité d'un tel vaccin. Ceux déjà présents sur le marché, en plus d'une vulnérabilité face aux variants, présentent ainsi une baisse d'efficacité au bout de quelques mois à peine. Isabelle Dimier-Poisson met en avant "le recul de presque quatre ans et demi" dont dispose son équipe sur un vaccin protégeant les primates de la toxoplasmose. Un vaccin dont "un rappel annuel est suffisant", et dont le fonctionnement est le même que pour le candidat-vaccin contre le Covid-19. 

35 millions d'euros à trouver

Pour l'instant, aucun de ces résultats n'a fait l'objet de publication scientifique, ni de revue par les pairs. Mais, selon Philippe Mauguin, "les comités d'experts de l'ANR et de l'ANRS ont accès à la totalité des résultats et les ont validés", garantissant "leur sérieux", avance-t-il.

Le projet tourangeau, s'il continue son bonhomme de chemin, pourrait se faire connaître comme "vaccin LoValTech", du nom d'une startup fraîchement créée obtenant l'exclusivité de l'exploitation du brevet déposé par les scientifiques. Son but : chercher des financements pour la poursuite du projet. Sur 5,5 millions d'euros nécessaires pour boucler le budget de l'année, 1,5 a déjà été apporté par le ministère de la Recherche, et 900 000 euros supplémentaires viennent de l'ANRS, agence des maladies infectieuses. Le chemin reste long, surtout si l'on ajoute les 30 à 35 millions d'euros que LoValTech devra débourser pour ses essais de phase 1 et 2.

Ces premiers essais cliniques sur l'Homme, promis au départ pour le premier semestre 2022, les porteurs du projets espèrent les mener à la fin de l'année. "Nous sommes en réflexion quant à leur conception, à la rédaction des protocoles", précise Isabelle Dimier-Poisson. Avant une mise sur le marché, si tout se passe bien, "fin 2023, début 2024", espère Patrick Barillot, président de la startup. Selon l'OMS, huit vaccins nasaux sont actuellement en développement à travers le monde.

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