Des espaces siestes mis en place à l’université de Tours

Depuis décembre dernier, l’université Grandmont de Tours propose des espaces-siestes au sein de plusieurs de ses bibliothèques. Sur la proposition d’une étudiante, une partie du budget participatif y a été consacré.

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Finis les roupillons plus ou moins discrets au milieu du cours, qui vous "grillent" quand l’amphi se vide. Désormais, le lieu idéal pour siester se situe à la bibliothèque universitaire (BU). Au fond de la grande salle vitrée, un petit espace de cocooning, d’une vingtaine de m2, aux fenêtres opaques ; à l’entrée, une petite boite en carton pour déposer ses chaussures… Un panneau indique qu’il est interdit de discuter.

Le projet a vu le jour grâce à l’idée d’une étudiante, et une enveloppe a été dégagée du budget participatif de la faculté, pour un montant de 2500 euros. 

"À l’université, les jeunes sont sous pression", déplore Gérald, bibliothécaire depuis 11 ans. "On ouvre jusqu’à 19 h, et même plus tard, jusqu’à 22, quand il y a des partiels."

Ce lieu de détente est devenu nécessaire.

Gérald, bibliothécaire à l'université de Tours

La vie universitaire peut se révéler exténuante. Selon des enquêtes, 20 % des étudiants ne dormiraient pas plus de six heures par nuit. Sur le long terme, ils peuvent développer des maladies chroniques, par exemple de l’obésité ou du diabète. Au fur et à mesure de leur cursus, ils accumulent une dette de sommeil. Or le stress comme les insomnies peuvent être compensés par des micro-siestes de 30 minutes. Du point de vue cardio-vasculaire, ce type de repos est également bénéfique, selon des médecins britanniques.

Lovée dans un hamac bleu ciel, cheveux châtains mi-longs, lunettes rondes, Éloïse est plongée dans son smartphone. En licence de biologie, elle apprécie cet instant de relaxe : "Tant qu’on n’embête pas les autres, on peut tout faire ici. C’est comme si nous étions à la maison dans notre canapé. Mon cours s'est terminé plus tôt, aussi, j'avais du temps avant l’ouverture du restaurant universitaire et je suis venue ici. Comme je suis adepte des siestes et de la méditation, j’en profite pour me reposer."

Tee-shirt stylé, cheveux courts et blonds, Wendy s’occupe souvent des plantes dans la bouturothèque de la BU. Mais depuis deux mois, elle s’approprie l’espace sieste. Elle explique : "J'étais perplexe au début, car c’était plutôt inhabituel, mais maintenant j'y vais régulièrement et c’est vraiment agréable."

Ordinateur sur les genoux, ou livre à la main, l'endroit voit défiler divers profils au cours de la journée. Avec des emplois du temps surchargés et fragmentés, les étudiants manquent fréquemment de temps pour rentrer chez eux et cet espace, au milieu des bois, tout près de la cantine, permet d’éviter des allers-retours, remarque Gérald.

À Tours, d’autres facultés, celles de médecine, de sciences et de droit, ont également ouvert des salles dédiées aux siestes. Quant à celle des Tanneurs, en attendant qu’un tel lieu y soit installé, on y peut lire, accroché aux murs de la cafétéria, la maxime idoine de Jean Cocteau : "De temps en temps, il faut se reposer de ne rien faire."

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